Texte à méditer :  Deux choses participent de la connaissance : le silence tranquille et l’intériorité.   BOUDDHA
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PYRENEES - GR10 - JOUR 32

Jour 32 – Jeudi 12 août 2004

 
Réveil 6h00 – Lever 7h45 – Départ du col de Grail 8h50
Pas très envie de me lever encore ce matin ! Les jambes sont lourdes et dures et il me semble m’être couché il y a quelques instants à peine ! J’ai tellement peu envie de me lever et surtout de partir que je retarde l’échéance ultime par tous les stratagèmes, y compris d’avoir faim. Je m’offre donc un petit déj (1 tablette de chocolat et des biscuits pour chien), la porte de la tente grande ouverte sur les montagnes, la forêt et le ciel bleu constellé de nuages. Je prends en photo la cabane du col de Grail, de forme carrée, avec des lauzes sur les façades, recouvrant une armature de bois. Très pittoresque.
Tranquille est la route forestière jusqu’au col de Lercoul ou supposé, car il n’y a pas de panneau. Descente en sous-bois de noisetiers, de pins et de buis vers le petit village de Lercoul. Toujours pas de réseau. Vue panoramique sur le reste de la balade, avec le village de Siguer dans la vallée et celui de Gestiès perché dans la végétation, juste en face. A la sortie de Lercoul, je croise un gentil grand-père :
-          Vous descendez ?
-          Hé oui, et après il faudra remonter ! C’est ça l’Ariège.
On parle un peu de la cabane de Grail.
- ils veulent en faire un refuge tout neuf, pour 20 millions.
D’anciens francs du Général de Gaulle, des francs « d’avant », ou d’euros ?!!! C’est sans importance. La fontaine ne coule plus au col.
-          Avant c’était moi qui montais m’en occuper. Maintenant il n’y a plus personne. Et il faut savoir où est la source aussi !
Lui n’a jamais trop marché. Juste un peu ici pour aller à la chasse. Mais quand il était jeune, il faisait beaucoup de vélo, car « on n’avait pas de scooter et encore moins de voitures à l’époque. C’était en 1948. Il avait fait le trajet « Hendaye-Perpignan ». Lercoul-Toulouse aussi, soit 130 kilomètres. Il en parle avec des trémolos dans la voix qui font remonter tous ces souvenirs passés. Je demande si je peux le prendre en photo. « Pour quoi faire ? ». Pour mes archives, pour le souvenir. « Ca vous fera un souvenir de Lercoul, alors ». Je sors mon appareil, et il pose :
« Oh… un numérique ! »
 Salutations mutuelles. « Bon, je vais aller arroser mes radis maintenant… » Sympathique grand-père.
Le GR se poursuit en descente peu passionnante et boisée sur Siguer. Dommage que le balisage ne fasse pas passer devant les endroits névralgiques des petits villages, comme la cabine téléphonique ou la fontaine. On coupe le village en 2, avant de rapidement s’engouffrer dans une ruelle et de monter vers un réservoir. Une espèce de sentier de pays permet d’éviter avantageusement la litanie de lacets de la route, pour gagner en un agréable sentier de terre parfois bien grimpant le village de Gestiès. Pas de réseau. Il y a eu la fête au village, car la place « centrale » est auréolée de fanions multicolores. C’est aussi jour de fête, car le goudron coule à flot ici, certaines ruelles semblant recouvertes depuis peu. Impossible de trouver à téléphoner à Gestiès : personne n’a de carte de téléphone, il n’y a pas de réseau, pas de téléphone à la mairie, etc. J’essaye de quitter ce village bien peu accommodant au plus vite, coupant court aux explications du maire, quand à la présence d’eau plus haut, plus loin… J’arrive au col de Gamel en 45 minutes de chauds efforts car je dois à deux reprises essorer complètement mon bandeau. Toujours pas de réseau. Je poursuis le GR et double quinze minutes plus tard un couple de quinquagénaires parisiens, qui marchent sac au dos jusqu’à Melles. Sympathiques eux aussi. On discute tout en marchant en file indienne. Bientôt le brouillard gagne et nous voilà ensevelis sous la brume et ses fraîcheurs jusqu’à hauteur de ce qui s’appelle pompeusement une borne, à 1904 m et au delà, je m’enfonce dans l’inconnu presque à tâtons ! Le balisage et la signalisation étant assez bons, je trouve sans trop de peine le panneau indicateur matérialisant le col de Sasc, 1798 m. Visibilité moins de 20 mètres, avec un peu de crachin. Je file vers l’étape suivante (cabane de Courtal Marti) que j’ai plus de mal à localiser, étant sur un plateau à l’herbe rase, sans point de repère, ni borne, ni rien. Je perds le GR, tombe par je ne sais quel hasard sur une piste et la suis jusqu’à la dite cabane. Ensuite c’est mieux balisé et en perdant de l’altitude on passe sous la zone de brouillard : « Tu étais aveugle, retrouves la vue ! ». Arrivée à la cabane de Balledreyt où un jeune couple de parisiens, Manu et Anne se reposent. Sont également sympas. Discussion pendant une demi heure. Je les prends en photo.
La journée n’est pas pour autant terminée, car il me faut encore franchir un col. Pour cela, il me faut descendre à la Jasse de Serbal (1350 m) et remonter le sentier aux accents bien verticaux pour cette fin de journée jusqu’au col ou plateau de Sirmont (1693 m). Quand je disais que dans l’Ariège, on monte pour redescendre et remonter encore ! Je trouve cette ultime ascension bien difficile avec un bon dénivelé. Encore quelques passages boueux et vaseux de l’autre côté. Cette caractéristique semble aller comme un gant à l’Ariège aux nombreux petits pissous baveux et marécageux. Je marche de plus en plus mal et de plus en plus lentement. Arrivé dans une petite clairière, je remarque au bord du chemin, une belle trace de tente, dans l’herbe haute écrasée. Je décide d’y planter la mienne. Le ruisseau coule à proximité. Le temps change et se couvre. J’en ai assez pour aujourd’hui. 17h58. Tente montée à 18h20. Un chasseur passe. Petite discussion. Il ne sait pas ce que donne le temps, mais me dit qu’on est environ à 45 minutes de Coudènes. Tout va bien pour moi alors qui ai remplit mon contrat du jour en m’approchant de ce lieu-dit, objectif de la journée. Vais chercher de l’eau et sitôt dans la tente, les chaussures enlevées (ouf !), il se met à faire une petite averse. J’ai eu le nez fin de m’arrêter ici. Maintenant je suis au sec. Mais pas de réseau, hélas. Je mange le deuxième et dernier de mes fromages Babybel, à 200 g, avec des biscuits pour chien. Petit trou normand le temps de couper quelques ongles aux pieds. Je suis admirablement surpris de la « rapidité » avec laquelle les ampoules et autres plaies ont séché et guéri. Plus aucune trace.
Repas du soir :
-          1 soupe 10 légumes
-          1 peu de pâtes
-          2 thés bien sucrés
-          1/2 tablette de chocolat.
Il pleut doucement et par intermittence. J’espère ne pas avoir de vilaines gouttes dans la tente, car j’ai couvert le sommet de la moustiquaire de mon K-Way et de la housse anti-pluie de mon sac à dos. J’espère que ça garantira une nuit au sec…
L’objectif de demain est de s’approcher au plus près de Mérens. Le refuge de Rulhe ou l'étang bleu seraient les bienvenus, si la météo le permet ?
Couché à 22h15. 20°C sous la tente grâce aux ponchos.
 
6h50 de marche effective
 

Date de création : 21/08/2008 @ 17:49
Dernière modification : 21/08/2008 @ 17:49
Catégorie : PYRENEES - GR10
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