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PYRENEES - GR10 - JOUR 27

Jour 27 – Samedi 7 août 2004

 
Réveil 6h00 – Lever 7h15 – Départ 8h05 des carrières.
Faudrait pas qu’il pleuve trop cette nuit, car la tente est montée comme un sagouin, avec la moitié des sardines, à moitié enfoncées et des fils pas tendus… Gentil le ciel, pas pleuvoir ! Bien dormi en tous cas, à tel point que je n’ai pas entendu la montre sonner et que seule la « Marche turque » de 6h45 me fait ouvrir les yeux. Soleil, avec un peu de brume matinale au sol. Départ sur le GR, et bien vite je me rends compte que la journée sera difficile, car j’ai du mal à lever les jambes, déjà de bon matin et je vois quelques étoiles aussi, signe peu encourageant quand à mon niveau de forme…
Le sentier remonte le torrent et je découvre des coins bien plus sympas pour planter la tente, des coins au bord de l’eau, sur de la pelouse verte et plane,… Mais bien plus loin. A l’allure où il me semble me traîner, il me faut 1h40 pour atteindre la cabane de l’Artigues. Ce lieu doit être agréable en plein après-midi, aux chauds rayons du soleil. A côté de la cabane, sur un terrain plat, face à cette jolie cascade. Mais moi j’y suis encore dans l’ombre ! Quelques taons belliqueux revendiquent la possession des lieux, tandis que je fais un pano, tout en tachant de reprendre des forces. Peu avant le bois d’Aula, paissent encore quelques chevaux de Mérens. Plus de doute possible, je suis bien dans la bonne direction, vers cet ultime village de l’Ariège. Que j’ai hâte d’y arriver à Mérens, pour enfin sortir de l’Ariège, de ces montagnes, des taons, de la boue aussi, etc. Vite à Mérens ! Magnifique petits chevaux. Le sentier dans le bois ne monte pas trop et est plutôt agréable, mais j’ai de nouvelles faiblesses, là encore. A l’arrivée sur le plateau qui abrite la cabane d’Aula, souffle un de ces vents. Impressionnant de vitesse et de froideur. De l’eau coule un peu partout. Je me réfugie dans la cabane et casse la croûte, car je me sens à bout de force, d’énergie. Pourtant les jambes veulent encore marcher, mais il n’y a plus de carburant à leur donner ! Je fais un sachet de semoule avec un sachet de soupe vitaminée.
Je termine les biscuits pour chien avec une tablette de chocolat et demi. Je prend de l’eau et attaque la montée en direction de ce col sans nom, à 1998 m. En chemin, d’autres chevaux de Mérens qui forment un beau troupeau. En montant, je rencontre un homme qui a toutes les peines du monde à faire avancer sa jument. Il me dit qu’elle est tombée dans le névé il y a trois jours et qu’elle boite. Me demande de rester derrière eux, ça va lui faire peur et elle va monter plus vite. « Levez un bâton » me dit-il. J’ai déjà du mal à lever les pieds, alors quand à lever un bâton, faut pas trop y compter. Nous gravissons presque ensemble les larges raidillons jusqu’au col à 1998 m. Là-haut, il libère sa jument au milieu de ses autres chevaux en liberté, je le vois partir vers sa voiture garée non loin et filer à toute allure, me laissant là. L’orage se prépare, car le ciel devient menaçant. Je me hâte aussi à descendre et en chemin, je demande où je suis à des randonneurs du dimanche, en train de pique niquer. Le bonhomme me réponds : « Vous allez où ? ». Je n’aime pas les gens qui répondent aux questions par d’autres questions.
Je te demande pas où je vais, pensais-je intérieurement, mais où on est !…
Au col de la Pause, j’en fais une de pause, que je croyais brève, car il tombe des gouttes et des éclairs éclatent en face. Je mets la protection à mon sac à dos et m’allonge un peu pour souffler. Des promeneurs rentrent de la cueillette des airelles. La discussion s’installe. Je fais le GR10, ils s’intéressent. Je fais comprendre que je mange peu et on me propose une demi couronne de pain, biologique me précise t-on, du fromage, une saucisse de volaille et une autre personne : une boite de pâté de volaille (160 g) et un autre bout de fromage. On fait une photo. Je promets une carte postale de Banyuls, si tout va bien. Ils me serrent la main et je les remercie encore. Ils croyaient me donner leurs restes et ils m’offrent un festin. Descente dans la vallée. Au minuscule hameau de Faup, je fais une halte providentielle sous le lavoir. L’orage éclate durant 20 minutes. Une chose est certaine, ici en Ariège, il n’y a pas d’argent sale, de la corruption ou de détournements de fonds publics, car aucun ministre ou député n’y a sa résidence secondaire… Sinon, il y aurait du réseau téléphonique PARTOUT !!! Allez voir la différence dans le Gers !
Je marche encore un peu en direction de Rouze, raccourci pour « trou du cul du monde ». Sentier en sous-bois, inondé par la pluie et rendu difficilement praticable par la boue qui en émane. On glisse, on s’enfonce, on se dégueulasse encore plus que ce qu’on est déjà ! Et c’est sans oublier les taons. A une barrière électrique, en refermant la clôture, je prends le jus dans les doigts. Trop c’est trop, je jette mes dernières forces pour grimpe dans un champ, j’installe ma tente à grands renforts de jurons contre le pays (l’Ariège), le terrain de merde et les taons et à 18h30, je suis enfin chez moi, pied nu et allongé. Une averse éclate. Je me jette sur le cadeau du jour : toute cette belle victuaille qui me faisait défaut jusqu’à présent, la savoure et la dévore surtout en pensant religieusement à ces braves gens. Je mange tout, et une tablette de chocolat en prime. Une de mes dernières, car on ne m’en a pas donné ! Si ça continue à ce rythme, dans 2 ou 3 jours, on m’offre le restaurant ! J’aimerai assez, pour me remplir et manger assis, tout simplement. En attendant, je mange de bon appétit car je suis affamé et mes dents ont enfin de quoi mâcher et broyer. Rien à voir avec la purée ou la soupe ! Mon estomac se remplit comme jamais ! Pas de réseau ce soir non plus. Une autre petite averse. Dehors, trois herbivores non identifiés viennent renifler la tente et brouter autour. Ils semblent lourds. Je dirai qu’il s’agit de chevaux ?
Couché à 21h45, l’âme en paix et l’estomac repu.
 
6h54 de marche effective
 
 
 
 

Date de création : 20/08/2008 @ 12:14
Dernière modification : 20/08/2008 @ 12:15
Catégorie : PYRENEES - GR10
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