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ALPES - GR5 - JOUR 51 a 55
51e à 55e jour – 10 au 16 août 2005 Refuge du Boréon (1473 m) à Sospel (350 m)
Cinq étapes :
Le Boréon – Madone de Fenestre
Madone de Fenestre – refuge de Nice
Refuge de Nice – vallée des Merveilles
Vallée des Merveilles – vacherie de l’Authion
Vacherie de l’Authion – Sospel
Les cinq jours qui vont suivre demeurent sans conteste les plus beaux de cette partie des Alpes.
Les plus beaux et aussi les plus difficiles, comme si l’un n’allait sans l’autre ! Si par manque de temps, de force ou de volonté vous ne pouvez traverser le gr5 dans son intégralité de Thonon à Menton, faites la première semaine au départ du lac Léman. Puis cette partie des Alpes du Sud qui est un réel enchantement pour les yeux avec de hautes montagnes et des lacs d’altitude au bord desquels chamois et bouquetins se laissent observer en toute simplicité.
Mais cela se mérite tout de même un peu avec des passages pierreux, des kilomètres d’éboulis et une météo changeante à l’extrême.
Au départ du Boréon, quelques lacets en sous bois font prendre un peu de hauteur, jusqu’à atteindre un long sentier que l’on suit à niveau jusqu’aux environs de la vacherie du Boréon (1702 m). Au-delà, le sentier devient plus beau, plus lumineux, on sort de la forêt en direction du lac de Trécoulpes (2150 m). Une petite pause sur le doux gazon permet d’admirer le lac et sa mini presqu’île et au fond du cirque minéral le pas des Ladres, où il va falloir grimper par on se sait quel passage secret tant le franchissement semble impossible ou besogneux. En s’y approchant lentement par le jeu de terrasses successives, il peut arriver que l’on dérange bien malgré nous un petit groupe de chamois. Marchez donc doucement, sans faire trop de bruit et en évitant de faire rouler les pierres du sentier : le spectacle en vaut la peine !
Le panorama du pas des Ladres (2448 m) sur le lac de Trécoulpes vaut le coup d’œil tant les derniers raidillons d’éboulis semblent douloureux à franchir. Ici le balisage du gr5 (gr52 en fait !) incline à descendre directement sur la Madone de Fenestre. Je recommande plutôt de passer par le col et le lac de Fenestre. Léger détour et du dénivelé supplémentaire il est vrai, mais spectacle charmant du lac de Fenestre (2266 m) et des casemates du col (2474 m) fermant l’accès à l’Italie. Parcours tranquille sur un sentier d’escaliers en pierre restauré. Quelques chamois à proximité, des marmottes. En cas d’orage violent (ce fut le cas ce jour là…) la baraque intermédiaire ouverte aux quatre vents fera un abri de fortune vraiment minimal. Le sol est truffé de déjections ovines, la bicoque menace ruine.
D’ici on aperçoit sans peine l’échancrure du pas du Mont Colomb, plat de résistance du lendemain. Les alentours du lac de Fenestre seraient un cadre de bivouac idéal si un peu de « platitude » pouvait exister sans amoncellement de pierres ou rochers. Les plus fatigués pourront aller dormir au refuge CAF de la Madone de Fenestre. En deux passages au fil des ans, je n’y ai jamais eu qu’un accueil bien moyen. A choisir, mieux vaut réserver au refuge de Nice (CAF également).
La Madone de Fenestre (1903 m) est constituée d’un petit hameau de quatre maisons et d’une chapelle.
Outre le refuge CAF, une halte pèlerins, la chapelle demeure le vrai seul point d’intérêt. Petite chapelle bien décorée, proprette et attachante, truffée d’ex-voto placardés en remerciement qui d’une grossesse inespérée, du retour d’un fils indemne parti aux combats ou d’une guérison.
Le petit mot qui m’a le plus frappé sont les quelques lignes de remerciement écrites d’une main malhabile sur une feuille bleue. Un promeneur qui disait à peu près :
On peut voir ces modestes fleurs séchées en guise de remerciement sincère.
Profitez bien de la descente après la Madone de Fenestre, jusqu’à la passerelle enjambant le torrent, car à partir d’ici c’est un dénivelé positif de 645 mètres qui vous attend jusqu’au pas du Mont Colomb. Comme bien souvent, les difficultés et la pente augmentent avec l’altitude. Un premier gros bloc de rocher obligera à poser les mains et parfois enlever le sac à dos pour franchir cet obstacle posé là, comme tombé du ciel. Plus haut, les lacets nombreux et pentus se font en plein cœur d’éboulis monumentaux balisés par des cairns plus ou moins hauts. Aucun risque de se perdre, car le seul chemin « praticable » conduit directement aux abords du lac du Mont Colomb (2390 m) qui n’est qu’une grosse mare entourée de cailloux, rochers et éboulis. Courage, plus que « quelques » lacets pour enfin atteindre le pas proprement dit. Prenez votre temps dans l’ascension, la fatigue et le poids du sac à dos devraient vous aider à ne pas monter trop vite ! Dans le lointain, le pas des Ladres s’offre à vous. Vous l’aviez trouvé difficile à gravir ? Ce n’est rien comparé au pas du Mont Colomb (2548 m) atteint de dure lutte. Malheureusement le plus difficile reste à venir avec la descente jusqu’à la piste carrossable !!! Trois ou quatre grosses marches matérialisent le sommet du pas du Mont Colomb. Une fois franchies, nous descendons dans le vallon truffé d’éboulis en des lacets d’abord serrés le long de la paroi rocheuse, puis des cairns qu’il faut parfois prendre le temps de repérer conduisent dans ce dédale avec beaucoup de peine et de difficulté. La descente n’a rien de périlleuse mais révèle beaucoup de fatigue à l’arrivée, pas fâché que l’on est de sortir enfin de ce champ d’éboulis gigantesque et contraignant.
Une petite demi heure en faux plat permet de contourner le lac artificiel et de gravir les derniers mètres jusqu’au refuge de Nice (2232 m). Possibilité bien sûr de dormir au refuge, ou comme moi d’aller bivouaquer plus haut et de simplement venir prendre un repas copieux le soir venu, dans une atmosphère bien plus conviviale qu’à la Madone de Fenestre.
Le cheminement vers le point culminant du jour (la baisse de Basto – 2693 m) s’effectue en gravissant quelques terrasses joliment herbeuses jusqu’au lac Niré (2353 m) et ses lacs ou étangs satellites. De part en part, de jolis coins herbeux feraient d’appréciables zones de bivouac. Au fond du vallon, il n’est plus temps de minauder, la grimpette dans les éboulis reprend. Moins longue et difficile que celle du pas du Mont Colomb, mieux balisée aussi. Inutile de vouloir compter les raidillons et autres zigzagues ! Du sommet de Basto, la prochaine vallée caillouteuse s’ouvre sur la baisse de Valmasque, à peine moins haute. Une fois encore ce sont les cairns qui malicieusement ouvrent la voie. Nous approchons ici de la vallée des Merveilles et la précipitation n’est pas de mise. Outre les kilomètres d’éboulis à avaler, les chamois et bouquetins se font plus nombreux ici, alors sachez observer, avancer doucement et même poser le sac pour admirer de longues minutes durant la faune des Alpes maritimes.
A l’approche d’un mini lac intermédiaire, on peut considérer le plus dur passé et le plus beau à venir. Au détour du vallon, à une petite dizaine de mètres du sentier, se repose oisif un jeune bouquetin. Il rumine tranquillement sans plus se soucier des randonneurs qui en finissent bientôt des éboulis. Le regard dans le vague, avec la mastication typique des ruminants, on dirait un lointain cousin d’un dromadaire pas plus effarouché que ça et blasé même face aux touristes sur une plage marocaine !
Je passe près d’une heure là, immobile, à l’observer. Le jeune bouquetin bouge peu et se révèle un sujet photographique très docile ! Plus bas, sur les rives du lac (artificiel) de Basto sur un périmètre réduit, ce sont marmottes, chamois et bouquetins qui cohabitent paisiblement dans cet univers minéral.
Des rencontres rares qui font vite oublier les enchevêtrements d’éboulis sans fin dans cette zone de montagne si belle et difficile. Remonter à la baisse de Valmasque (2549 m) n’est dès lors plus un souci car le large sentier n’est ici plus encombré que de modestes cailloux. Nous sortons enfin définitivement des zones d’éboulis, dévastatrices pour les articulations… et le moral !
En contrebas s’étale quasi rectiligne la vallée des Merveilles.
Classée monument historique, dans la vallée des Merveilles, on ne peut :
- sortir du sentier (gr52),
- marcher sur les dalles,
- toucher aux gravures rupestres,
- marcher avec des bâtons.
Toutes ces interdictions permettent la conservation des gravures rupestres datant de quelques 3.000 ans avant Jésus Christ. Il se dit que pour en découvrir un maximum, l’accompagnement d’un guide est nécessaire. Malgré tout, on peut aisément en découvrir quelques unes au bord du sentier. Les chamois et bouquetin qui « infestent » la vallée ont-ils les mêmes interdictions que les randonneurs ? Pas si sûr !
Le lac des Merveilles fut en 2003 un cadre idéal et tranquille de bivouac. Les aires « officielles » de bivouac se situent à proximité des refuges, dont le refuge CAF des Merveilles, dominant l’un des nombreux lacs artificiels de la zone.
L’étape suivante, entre la vallée des Merveilles et la vacherie de l’Authion constitue une transition évidente entre la dernière zone de montagne et les hautes collines vallonnées faisant un ultime ombrage à la Méditerranée. Depuis le refuge CAF, le sentier grimpe doucement entre de petites étendues d’eau artificielles et de superficie variable jusqu’à atteindre le dernier des lacs et le seul des Merveilles qui soit naturel : le lac du Diable (2415 m). L’ascension n’est guère difficile, bien échelonnée dans les derniers paysages se reflétant dans les lacs alpins. Pelouse agréable et repos méritoire. Du pas du Diable (2436 m), la redoute des Trois communes est bien visible sur son socle bombé, tout là-bas dans l’horizon. Au revoir éboulis, lacs, bouquetins et chamois. Quelques marmottes nous accompagnent une dernière fois de leur cri strident et la porte se referme sur ces belles merveilles fauniques.
C’est pour avoir le plaisir et privilège d’admirer ces beaux paysages peuplés d’animaux de montagne, que je suggère, à Saint Dalmas de Valdeblore d’abandonner le traditionnel gr5 en direction de Nice pour emprunter le gr52 pour Menton. Vous ne le regretterez pas, malgré la fatigue.
Aucun risque de se perdre, même dans l’épais brouillard car le large sentier parfois carrossable suit les flancs de la colline, tourne, monte et descend selon, jusqu’à la baisse de Saint Véran (1836 m), verrouillée par des casemates abandonnées et des rouleaux de barbelés mangés de rouille. La pointe des Trois communes (2080 m) et sa vieille redoute en décrépitude témoignent de la rudesse des combats passés. Panorama saisissant sur 360 degrés. Afin de bivouaquer sereinement, je conseille vivement au randonneur futur de s’approcher de la vacherie de l’Authion, constituée de granges et d’une maison un peu bringuebalante (plaque commémorative des FFI). Vaches en liberté et pelouse d’herbe grasse. Le sentier (gr52) s’enfonce dans le vallon entre l’alpage à gauche et les bosquets à droite. A une dizaine de minute en contrebas, on croisera quelques poches d’eau résiduelles, marécageuses du fait du piétinement insistant des bêtes. Bifurquer à droite et remonter le filet d’eau jusqu’à une espèce de fontaine. Il faut beaucoup d’imagination pour donner ce nom là à un tuyau sortant de la colline, mais bon… Il s’agit là de la seule eau présumée potable, du moins physiquement présente que l’on trouvera entre le refuge des Merveilles et Sospel. Ca donne à réfléchir et à ne pas faire trop la fine bouche. Plus loin sur le gr52, un abreuvoir, si vous avez manqué la « source ». Joli lever de soleil sur la redoute des Trois communes.
De la vacherie de l’Authion à Sospel, le sentier est très bien balisé, peu montant, souvent en faux plat descendant, mais constitue encore une belle étape de marche. A un coude du sentier, pour la première fois, apparaît toute bleutée la Méditerranée sur notre droite. Sans trop se tromper on peut supposer apercevoir les pistes de l’aéroport de Nice Côte d’Azur. Le pas se fait plus léger, le sac à dos moins lourd, on semble arriver bientôt. A quelques pas, des bosquets entiers de lavande témoignent de la localisation méridionale indéniable ! Au niveau de la baisse de la Déa, le sentier se fait moins large, plus abrupt en surplomb d’un précipice pouvant être impressionnant. Inutile de s’arrêter trop sur le sentier parfois en dévers. On perd progressivement de l’altitude, en rentrant dans le bois jusqu’à la baisse de Linière (1342 m). Matérialisée par une belle aire de bivouac sous les pins et un affût de canon rouillé badigeonné des couleurs du gr52. Nous ne sommes plus qu’à deux ou trois heures de Sospel et le sentier se déroule sans difficulté mais un peu d’attention reste nécessaire car les cailloux et pommes de pin ont tôt fait de rouler sous les pieds. Peu après la baisse de Fighière (750 m), nous quittons le parc national du Mercantour. Les premières cultures en terrasse apparaissent dans l’après-midi finissant, écrasée de chaleur.
Le clocher puis les premières maisons de Sospel. Pas de doute, la fin est proche.
Date de création : 28/01/2009 @ 19:00 Réactions à cet article
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