Texte à méditer :  Que nul, par colère ou par haine, ne souhaite du mal à un autre.   BOUDDHA
Image au hasard
geve.11: Les petits chalets
Les petits chalets
Randos

Fermer 0) Cartes

Fermer 1) Alimentation

Fermer 2) Matos

Fermer 3) Régles de sécurité

Fermer 4) Trucs en vrac

Fermer ALPES - GR5

Fermer CHARTREUSE - GR9

Fermer COMPOSTELLE - GR65

Fermer OISANS - GR54

Fermer PYRENEES - GR10

Fermer QUEBEC - Route Verte 2

Fermer QUEYRAS - GR58

Fermer VERCORS - GR91

Vous êtes d'ici aussi !
ALPES - GR5 - JOUR 12
12e jour – 28 juin 2005
 
La Grand’rue pavée de Ribeauville bruisse déjà d’un flot de touristes, curieux ou randonneurs sans doute désireux de savourer la fraîcheur matinale déjà bien relative. Ces quartiers pittoresques bordés de maisons abondamment fleuries sont les derniers authentiquement alsaciens qu’il sera permis de visiter ou traverser au long du parcours. Appréciez donc les places ornées de fontaines Renaissance d’où dégringolent des cascades multicolores de senteurs fleuries. Passant sous la tour des Bouchers, emblématique et pittoresque monument séparant la ville basse de la ville haute, je m’enquière dans la moderne officine d’un apothicaire de concoctions apaisantes.
 
 
 
 
Dès lors les brûlures aux adducteurs se stabiliseront puis disparaîtront progressivement grâce à un baume monégasque que je recommande et porte au pinacle. Plus tard dans la journée, il me reviendra d’avoir déjà vécu la scène de la pharmacie dans un lointain rêve prémonitoire. Décor, disposition, dialogues et personnages identiques indiqueraient que notre destin et l’histoire de nos vies nous sont dictés et que nous ne pouvons guère les modifier. Mon destin présent serait-il d’atteindre Menton et la Méditerranée libératrice ? Pour se faire, j’emprunte scrupuleusement le balisage à la sortie de Ribeauville, car aujourd’hui pour une fois j’aimerai éviter de trop me perdre. Un peu tous les jours, cela fini par faire mauvais genre ! Les premiers hectomètres défilent en un sous-bois tranquille, survint une intersection non balisée et puis après plus rien, le clash !
 
 
 
Plantage et merdage sont les deux mamelles d’une journée mal engagée.
J’improvise une variante sur un sentier rendu depuis Mathusalem à l’appétit naturel de la végétation où se mêlent ronces, orties et autres épineux infectes. Cette option Nord, en totale Terra Incognita passant même par la maison forestière Iberg dure deux bonnes heures et n’empêche pourtant pas d’atteindre le village d’Aubure. Cela doit servir d’exemple aux randonneurs petits ou grands qui doivent garder calme et raison si par le fait d’un hasard malencontreux ils se retrouvent perdus. Si l’on sait lire une carte et simplement l’orienter les chances sont bonnes de sortir du bourbier. Les perditions les moins avantageuses se produisent comme aujourd’hui en pleine forêt dont l’opacité ou le relief interdisent tout relèvement et repère visuel significatif. Savoir « globalement » où l’on se trouve et décrypter le langage des courbes de niveau permet de s’en sortir en toute sécurité.
Mais circonstances atténuantes, la partie alsacienne du GR5 est incontestablement la moins bien balisée, tant en fréquence qu’en qualité. La peinture est peut-être plus chère ici qu’ailleurs ?
 
 
 
A tout allure, la petite fourgonnette jaune du facteur s’arrête près de la fontaine du village d’Aubure qui se flatte d’être le village de « montagne » le plus haut d’Alsace. Huit cent mètres d’altitude. Sans doute un pli urgent, une signature de la plus haute importance ou un colis vital à délivrer avec zèle et célérité ? L’homme se précipite et remplit sa bouteille d’eau.
-          Tiens, vous avez soif vous aussi ?!!!
-          Si vous voulez, je vous emmène faire un tour dans ma voiture pendant trois heures et vous verrez !
-          Merci, j’ai ce qu’il me faut, et de loin !
Avant de partir il m’annonce l’orage pour ce soir. De rares cumulus parcourent le ciel à allure modérée. Nonobstant ce point météo autochtone et par nature digne de foi, j’arrose les géraniums, violettes et autre lavande qui souffrent le supplice de Tantale dans des bacs de terre sahélienne. Car hélas, comme beaucoup de plantes ornementales elles agrémentent une fontaine d’eau fraîche sans pouvoir jamais s’y désaltérer. L’amour et le respect de la nature commencent par de petits gestes de préservation insignifiants.
Large est la piste forestière qui grimpe avec bonne amplitude à flanc de colline jusqu’au lieu-dit « pierre des Trois Bans ». Là, une autre de ces cabanes en rondin rustique du club vosgien constituerait un abri de qualité. Au-delà, le sentier s’assagit en une suite de mamelons, cuvettes et faux plats en marge de la forêt dévastée ouvrant des perspectives sur la vallée. 
 
 
Au creux d’un replat, blottie entre les deux cônes jumeaux que sont le Petit et le Grand Brézouard, une cabane qui ne figure pas sur ma carte. Devant cette cabane en tôles et moellons, un couple de randonneurs absorbés dans ses pensées. Lui allongé dans l’herbe à consulter une carte étalée de tout son long et elle adossée strictement à la cahute parcourant un livre, tandis que tout autour le temps change et qu’éclatent les premiers éclairs. Un vieux couple qui semble ne plus avoir rien à se dire. La femme m’examine d’un œil sévère l’air pète sec tandis que je discute de banalités avec son mari plus ouvert et doux.
-          Et où allez-vous comme ça ?
-          Je suis parti ce matin de Ribeauville en espérant arriver au Bonhomme (localité située une bonne heure en dessous du Grand Brézouard).
-          Belle balade. Ah, je comprends, c’est là que vous avez laissé votre voiture, dit-il avec la plus grande assurance.
-          C’est la première fois qu’on me la fait celle-là !
Et j’éclate d’un rire démesuré sous l’œil goguenard du type éberlué et de sa femme rigoureusement aigrie.  
Montée au Grand Brézouard (1228 m) ou supposé tel, car aucun panneau n’identifie ce belvédère granitique d’où l’on peut embrasser Saint Dié et aussi le déjà lointain Donon. Pas le temps de m’extasier sur la magnificence de lointaines vallées offertes au panorama puisque des gouttes se font jour. Une cavalcade effrénée sur les pentes moussues permet de mettre à bonne distance une ligne à haute tension que pourrait tenter certains éclairs immédiatement contigus. 
L’averse crépite et amplifie à mesure que les éclairs zèbrent le ciel. Le auvent d’un chalet de ski servira de providentiel abri où je passerai la nuit, en plein vent certes, mais dans un sec relatif.
Il demeurait trois bonnes heures de marche au programme, mais le randonneur propose et le ciel dispose.
Les températures sont ramenées à 18-20°C.
 

Date de création : 09/02/2008 @ 11:54
Dernière modification : 22/07/2008 @ 10:59
Catégorie : ALPES - GR5
Page lue 6900 fois


Imprimer l'article Imprimer l'article


react.gifRéactions à cet article

Personne n'a encore laissé de commentaire.
Soyez donc le premier !


Connexion...
  Membre: 0

Votre pseudo:

Mot de passe:

[ Mot de passe perdu ? ]


[ Devenir membre ]


  Membre en ligne: 0
  Anonyme en ligne: 1

Total visites Total visites: 443554  

Record connectés:
Record connectés:Cumulé: 168

Le 01/06/2012 @ 06:46


Webmaster - Infos
Vous êtes ici !
^ Haut ^