Texte à méditer :  Les nuages ne disparaissent pas, ils se transforment en pluie.   BOUDDHA
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ALPES - GR5 - JOUR 24
Jour 24 – 10 juillet 2005
 
La pluie s’est acharnée tout au long de la nuit sur la tente plantée dans un agréable champ à quelques pas du château de Joux. Que Dieu bénisse la couverture de survie et son inventeur, car aucune gouttière n’est apparue sous ce modeste abri portatif. Surprise au matin : un grand ciel bleu ! Du jamais vu depuis le début du mois. Du soleil chaud aussi, hum quel bonheur !
Juste au coin du hameau des Angles, une bien abrupte ascension attend le randonneur matinal. Grimpette au fort dénivelé sur des pierres mouillées, glissantes il va de soi et un somptueux terrain boueux idéal pour catcheurs exotiques. Le GR5 reprend alors de paisibles allures de sentier tracé sur des pistes de ski de fond, c’est-à-dire, un sentier de terre large, constellé de longs faux plats à travers bois aux aspects parfois hélas marécageux. De rares oiseaux tentent ici et là d’égayer cette première journée de ciel bleu par de rares gazouillis souvent approximatifs. C’est qu’ils manquent d’entraînement avec ces pluies diluviennes qui s’abattent quotidiennement sur la région !
 
 
Peu avant le village de Chaon, la perspective offre à l’œil l’immensité du lac de Saint Point, tel un haricot bleu jeté au milieu des prairies et collines basses de la campagne. Premier grand lac et satisfaction face au panorama, car en fermant les yeux on pourrait imaginer voir Thonon sur l’autre rive ! Le lac Léman en miniature puisque celui-ci s’étale sur sept kilomètres pour un de large et qu’il est le plus grand des lacs naturel du Jura.
Montperreux est l’occasion d’une pause syndicale, je pratique environ une petite pause toutes les deux heures de marche. En campagne, en faux plat, le dénivelé bienveillant permet une cadence plus soutenue et le défilement plus appréciable des kilomètres parfois ennuyeux. Les pauses sont aussi l’occasion d’étendre un peu de linge à sécher. Dix minutes par ci, vingt minutes par là, au bout de quatre jours le linge finit par sécher, s’il n’est pas dans l’intervalle, trempé par une averse malencontreuse. Le temps commence déjà à changer, c’est vous dire. Le vent apporte à nouveau de lourds nuages. Plus de temps à perdre, il faut y aller maintenant.
En consultant la carte, j’avais bien vu que le GR avait été tracé de telle sorte qu’en le suivant on devait obligatoirement descendre au village de Malbuisson, faire un crochet puis remonter dans le bois. De cette descente là, je ne voulais pas. A aucun prix. A un carrefour que je supposais être le bon, j’ai quitté le balisage du GR (mon tendre doux et cher balisage !) et suis parti vers un raccourci que l’on croit toujours par nature et surcroît de confiance facteur de gain de temps. Comme à l’habitude, je me suis encore planté, partant dans la mauvaise direction, faisant demi tour, allant voir ailleurs et revenant de même. Au lieu-dit « La Côte Chaudron » on me remet sur le droit chemin au balisage retrouvé du GR jusqu’à descendre comme une buse à Malbuisson… Le crochet ainsi que la belle remontée en forêt et l’important dénivelé sont nonobstant mes efforts au menu du jour ! Ravi comme jamais pour ces quarante minutes perdues et cinq kilomètres en trop…
Au dessus de Malbuisson, le GR suit à nouveau l’itinéraire de pistes de ski de fond, serpentant en forêt vers l’Est. Apparemment, les bûcherons qui abattent des arbres en plein milieu du sentier se moquent éperdument du GR et des randonneurs qui pourraient avoir à y circuler. Nous ne sommes encore que le 10 juillet, la saison estivale n’est pas encore commencée, suis-je bête !!! Le randonneur se débrouillera bien tout seul à contourner les fûts, à passer par-dessus ou pourquoi pas en dessous selon la situation. Le gymkhana sur mikado géant, vous connaissez ?!!! Si les bûcherons abattent les arbres comme des sagouins, ils mettent une attention toute particulière à écorcer ceux-ci en de fines et méticuleuses lanières de plusieurs mètres. La production locale de fromage n’y est sans doute pas étrangère.  
 
 
Le terrain boueux à souhait ne permet pas d’avancée rapide, souple ni même efficace. Comme une impression de faire de la raquette et de marcher dans de la neige fraîche, ou pire de la poudreuse. Au hameau de Toillon, on ne peut louper la direction de la station de Métabief, puisque les pistes de ski et les remontées mécaniques trônent au fait de la montagne faisant face. Si le doute subsistait encore, référez-vous au tatouage qui barre une partie de la montagne dans la verdure du gazon !!! Les trois lettres géantes V T T attirent immanquablement le regard. Certes ce graffiti herbeux ne peut rivaliser en beauté et harmonie avec les célèbres dessins de Nasca au Pérou qui s’étendent sur plusieurs centaines de kilomètres carrés en zone aride et désertique. Pourtant sa situation dominante en fait le phénix des hôtes de ces lieux (!!!), le phare imaginaire vers lequel tendent machinalement les regards.
Aux Hôpitaux Neufs où l’on doit s’ennuyer ferme en ce triste dimanche après-midi au ciel démesurément obscurcit, d’anciens wagons disparates et une mignonne petite locomotive à vapeur distillent trois fois rien de gaieté.
Une assez longue marche d’approche en prairie puis passant entre les pistes de ski permet de gagner un peu de hauteur et d’atteindre, en une dernière montée bien soutenue le sommet du Morond, à 1419 mètres d’altitude. Espérons ne pas avoir le mal des montagnes là-haut !!! Ce sommet ravagé par les remontées mécaniques et autres vététistes qui s’en donnent à cœur joie pour défraîchir les pistes, est un proche parent du Mont d’Or. Il est aussi avec son aîné le seul point culminant d’importance qu’il nous est donné de gravir, dans le Doubs, entre Montbéliard et Nyon. Profitons de la table d’orientation et du panorama malgré le vent glacial qui sévit. Des montagnes et fortes collines alentours, surgit un premier relief véritablement montagneux, avec dans le Sud une vaste étendue plane, grisâtre et étincelant des derniers rayons d’un médiocre soleil indigne. Je demande à un promeneur de me répéter par deux fois le nom de cette surface vers laquelle déjà mon cœur chavire.
 
 
-          Bien sûr qu’il s’agit du lac Léman. C’est un peu couvert aujourd’hui, mais d’autres fois on peut apercevoir Evian et la rive française.
Aaaaaaaah, ça y est, mon cœur bat la chamade ! Le lac Léman au bout des doigts. Excellente chose que cette vision qui fait un bien fou au moral, rend instantanément le sac léger comme une plume et redonne sourire et confiance à des jambes de nouveau excitées et prêtent à bondir au dessus des montagnes pour toucher enfin au but. Le lac Léman !  
Assis tranquillement au chaud dans leur petit chalet, les deux jeunes pisteurs secouristes surveillent le va et vient incessant des vététistes montés en téléski et qui s’apprêtent à dévaler les pentes. Le plus âgé originaire de l’Ain travaille l’hiver à Tignes. Le contact passe bien car ils sont pour le moins surpris d’apprendre que je puisse venir d’aussi loin à pieds et surtout seul. Pour le titiller un peu, avec beaucoup de mesquinerie et de sympathie, je lui demande de me citer hormis les Dombes, trois grandes stations de ski de l’Ain ! Ses bras décrivent des moulinets comme pour mieux aider la réponse à sortir et il finit par me citer un obscure sommet de quelques centaines de mètres que seuls les initiés connaissent.
Eclats de rire.
Par contre, il est prompt à m’indiquer un refuge pour la nuit. A cinq cent mètres de la seulement, en suivant la piste verte, on décrit un « S » pour déboucher sur une bâtisse. Belle aubaine. Ce qui ressemblait de loin à une vieille grange de montagne est un beau refuge du CAF. Le premier depuis le départ, le chalet du Gros Morond.
 
 
Pas de gardien ce soir, seulement un couple de randonneurs normands qui ont décidé de faire Pontarlier-Nyon en une semaine, donc bien loin des cadences infernales. Douche tiède et repas « copieux » visant à alléger promptement le poids du sac à dos.
Le soir est tombé et avec lui une nouvelle averse crépite frénétiquement sur le velux. Excellente chose de ne pas dormir dehors ce soir encore ! Il en est ainsi des rencontres au fil des jours et des discussions. La chance nous est donnée de pouvoir provoquer des contacts inopinés et d’obtenir des renseignements vitaux à l’échelle modeste de la randonnée.
Que font ce soir le garde forestier de Sélestat et tous les autres personnages côtoyés au fil des jours et pérégrinations ?
Le contenu de mon sac est éparpillé à même le sol pour tenter enfin de tout faire sécher. Plus qu’une poignée de jours pour le lac.
L’averse redouble et je n’en ai cure.

Date de création : 10/02/2008 @ 13:41
Dernière modification : 22/07/2008 @ 11:02
Catégorie : ALPES - GR5
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