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ALPES - GR5 - JOUR 25
25e jour – 11 juillet 2005
 
La grimpette à l’assaut du Mont d’Or et du belvédère du Chamois n’a rien d’insurmontable tant la croupe de la colline est aisée. Sur la ligne de crête quelques filets de protection assurent le randonneur, lui permettant d’admirer à son aise le panorama plongeant sur les premiers villages suisses en contrebas. L’horizon proche désormais barré par le massif des Alpes, boussole minérale dans le paysage d’herbe rase, dispense une attraction réconfortante tandis qu’un vent plutôt glacial démembre une kyrielle de lourds nuages blancs. Le lac Léman se dissimule obstinément sous un épais tapis cotonneux mais sa fugace apparition la veille distille un sentiment certain de satisfaction, d’apaisement et de plaisir presque transcendant tant la matérialisation effective de la longue et lente progression tient enfin ici sa consistance.      
 

 
Le Mont d’Or est une belle colline à vaches traditionnelle, mais qui ne tire pas son nom des quelconques rayons solaires dont il se parerait à l’aurore ou crépuscule, le faisant luire bien au-delà des lieues de mille feux ardents. L’or y est plus sonnant et trébuchant. Ainsi la légende raconte qu’il y a très longtemps, un berger gardait sur les contreforts de cette montagne son troupeau de brebis. Un agneau s’égara et disparut dans un fourré. Cherchant l’animal perdu, le berger découvrit l’entrée d’une cavité où étaient entreposés plusieurs coffres. Devenu richissime, le modeste berger crut, sa condition changée, pouvoir épouser la fille du sire de Joux. Celui-ci accepta cette soudaine prétention… et fit aussitôt arrêter et torturer le berger qui jamais ne livra le secret de la cachette de son or. Depuis lors (justement !) cette montagne s’appelle le Mont d’Or. Promeneurs, randonneurs, si au cours d’une visite sur les flancs du mont vous entendiez les plaintes d’un agneau n’hésitez pas à lui venir en aide. Vous en seriez peut-être remercié au centuple !!!
Des abords du Mont d’Or, la suite de l’itinéraire est des plus aisée car il suffit de longer à peu de distance l’interminable ligne électrique qui descend
 
 
vers l’Ouest. Durant une bonne heure on suit ainsi ce gigantesque fil d’Ariane dressé en plein ciel jusqu’au chalet la Boissaude, situé en plein cœur du domaine skiable. L’urbanisme est ici réduit à sa plus stricte utilité, ou nécessité. De rares granges ou fermes s’égrainent de loin en loin sur ce plateau aux allures sauvages au milieu duquel la marche est agréable, douce, tendre à travers des champs couverts de fleurs innombrables. La densité de population quant à elle avoisine celle du grand nord arctique ! Un vrai régal pour le randonneur en quête d’authenticité, de nature préservée et de tranquillité. Alpages, sous-bois et clairières se succèdent sur près de trois heures encore jusqu’au village de Mouthe qu’un excellent balisage permet d’attendre sans dommage de s’égarer. Les carrefours sont très bien marqués. Félicitations aux baliseurs locaux. Bravo, vraiment du très bon travail.
Le splendide clocher à bulbe de Mouthe scande les jours qui séparent encore le paisible village des heures les plus glorieuses de sa renommée. Bientôt l’hiver et avec lui la dégringolade des températures dont se targue le village comme d’une fierté maladive. Ainsi la région est réputée pour être la plus froide de France, une petite Sibérie au cœur du Jura. Le thermomètre descend régulièrement à -30°C en hiver. Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1888, il chuta même à -48°C. Et seulement si l’on ose dire -36,7°C relevés le 18 janvier 1968.
Sans doute grâce à ces températures extrêmes face auxquelles nul microbe ne saurait faire longtemps preuve de hardiesse démesurée, le climat est considéré comme l’un des plus sains d’Europe. La seconde source de fierté de Mouthe, est justement la source du Doubs. A quelques pas du village, la petite rivière prend ici naissance. L’ultime fierté réside sur le panneau à la sortie du village. On y fait état des résultats flamboyants de l’enfant du pays : Fabrice Guy remportait le 12 février 1992, lors des Jeux Olympiques d’Hiver d’Albertville, l’or au combiné nordique. Cette épreuve éreintante de saut à ski et de ski de fond faisait de lui le petit prince de Mouthe. Treize années déjà ont passé, et combien d’hiver glacés ?
A un jet de boules de neige de là, l’ancien poste des douanes réhabilité en pizzeria ne laisse guère de doute sur la quantité monstrueuse du trafic qui s’exerçait ici !
 « Derrière la montagne c’est la Suisssssse alors vous comprenez… »
 
 
 
 
 
La suite du GR nous fait désormais cheminer sur une large piste carrossable entre bois et près mais couvertes de graviers et gravillons. De nombreux vététistes empruntent aussi cet itinéraire parfois vallonné. Dans certaines montées, il m’arrive de faire la nique à bon nombre d’entre eux qui s’échinent sur les pédales de leurs machines en de bons zigzags. Sur un replat, une voix essoufflée lance : 
-          On a eu du mal à vous rattraper dans la montée, vous marchez à quoi ?!!!
-          A l’envie. J’ai pourtant un sac de plus de quinze kilos sur le dos.
-          On va peut-être arrêter le vélo pour la marche à pied, on avancera plus vite !
Les voilà dévalant la pente à grands coups de pédaliers vengeurs.
Un passage dans les paisibles champs, une dernière butte et voici Chaux-Neuve qui surgit prématurément en plein après-midi. Oui prématurément car je comptais ne l’atteindre qu’en soirée pour y trouver à bivouaquer. Quelques heures d’avance prolongeront la rando est permettront savoureusement de grignoter sur l’itinéraire du lendemain. Le village tout en longueur s’étire sur la route menant au pied du tremplin de ski. Une petite boutique porte à bout de bras le conglomérat de commerces et services de proximité, faisant tour à tour office d’épicerie, de magasin souvenirs, de point presse, de mini agence postale, de bureau de tabac et dépôt de pain. C’est tout un monde hétéroclite qui s’entremêle dans le rez-de-chaussée de cette maison banale mais o combien primordial à la vie locale. Vous trouverez ici tout le nécessaire et presque l’inutile, du timbre poste, au ravitaillement, le journal et les recharges de gaz, les pansements et les boules souvenirs pleines de neige made in China. La plupart des cartes postales, quand elles n’exhibent pas des starlettes aux seins nus bombés et dorés à souhait, présentent un thermomètre plongeant dans le rouge du froid hivernal. Contraste et amplitude thermique déconcertants entre les paysages hivernaux à languir les filles alanguies. Attention à ne pas prendre froid mademoiselle, vous êtes si court vêtue !  
La rando continue sans vraiment se presser et sans plus faire de rencontre. Aucun animal vu en forêt aujourd’hui, ni depuis plusieurs jours. L’homme en dehors de rares villages se fait lui-même discret.
Quelques clairières additionnées d’une grange en état de ruine ou d’abandon rythme le parcours. De magnifiques champs cultivés délimités de bois agrestes accentuent l’atmosphère bucolique de cette journée déclinante aux rayons du soleil retrouvé.
 
 
20°C et un vent frais donneraient presque des allures de canicule à cette journée, mise en parallèle du déluge des jours passés.
Les environs du lieu-dit « chez l’officier » sont le décor d’importantes activités sylvicoles, tant les fûts entassés semblent d’imposantes murailles de bois, fortifications illusoires pour temps pacifiques. Les tracteurs aux quatre roues motrices s’en donnent à cœur joie dans le concert des tronçonneuses. Le sol n’est ici plus que sciure et fragments d’écorces déchiquetés. L’air embaume de résine.  
Plus de deux heures trente au delà du village de Chaux-Neuve, le sentier descend en forêt et sort près du « Grand Tartet », énième lieu-dit. Un champ bien bombé où il ne subsiste plus après le passage de vaches que les tiges de gentianes jaunes en fleurs fera un appréciable lieu de bivouac. Un faux plat sommital sert de réceptacle pour la tente où la température frôle bien timidement les 16°C en début de soirée.

Date de création : 10/02/2008 @ 17:19
Dernière modification : 22/07/2008 @ 11:02
Catégorie : ALPES - GR5
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