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ALPES - GR5 - JOUR 28
28e jour – 18 juillet 2005
 
Quelques doux jours de bombance sans abstinence et à l’évidence d’agréable connivence sont d’élégance rare en pareille occurrence. Abondance de bien ne peut nuire, mais accoutumance peu détruire. Trêve d’aisance il faut sans trop d’appétence recourir à la vaillance pour rompre les vacances. Le temps est venu de reprendre cadence jusqu’à une prochaine échéance !!!
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Maintenant et aujourd’hui débute la vraie randonnée, celle qui va nous propulser dans ces belles et vastes montagnes alpines où je me sens si bien, libre et serein. 
Au coin de la gare, le balisage bicolore refait une apparition qui n’avait guère été au centre de mes immédiates préoccupations ces quatre derniers jours ! Sa présence familière et rassurante donne à enjamber les voies de chemin de fer et à monter en direction de la place des Crêtes. On quitte doucettement la ville par de petits hameaux de maisonnées donnant sur les hauteurs du lac, jusqu’à lieu-dit l’Ermitage, à l’orée du bois de Thonon.
A mesure que l’on s’enfonce en forêt, le long du parcours de santé, le ciel se fait menaçant et l’orage s’abat sur Thonon. A certains endroits, la végétation est si dense et le ciel si soudainement obscurcit que l’on a immédiatement le sentiment trouble qu’une éclipse de soleil est proche de son paroxysme. La luminosité est réduite à une telle misère que j’hésite un instant à sortir la lampe frontale pour mieux diriger mes pas. Il n’est que 15h00 à peine. Au milieu de la nuit d’abord une averse, quelques gouttes tièdes. Puis très vite un orage d’Apocalypse avec des trombes d’eau en rafales, des éclairs et coups de tonnerre immédiats cernent les alentours. Et paroxysme du bonheur intempestif, une pluie de grêlons gros comme des capsules de Champagne. Je ne suis pourtant pas à la fête. Pas le temps de dire « ouf », pas même le temps de sortir un poncho ou même d’y songer, en une fraction de misérables secondes, me voilà trempé comme une soupe. Une soupe à la grimace.
Une pluie de grêlons s’abat en larges ricochets assourdissants sur le sol détrempé aux allures de marigot. Quelques secondes suffisent à me plonger dans le mode lavage d’une gigantesque machine qui n’en finirait pas de tourner. Le tee-shirt, le bermuda, les chaussettes et les chaussures dégorgent rapidement. Le caleçon a rendu l’âme sous ce tsunami tombé du ciel. Le chapeau ne fuit pas en un goutte-à-goutte intermittent mais en une bonne gouttière perpétuelle. 
Planté tel un crétin face à un arbre que le désespoir du déluge veut métamorphoser en un abri provisoire mais surtout dérisoire, je l’empoigne à pleines mains, l’enserre dans mes bras comme pour conjurer ce putain de sort. Impuissant face aux grêlons qui tombent et tombent encore sur le sac, les épaules et mon crâne parfois. J’hurle de rage, de désespoir, de haine contre ce temps si versatile, contre les éléments qui me narguent de leur puissance et me pissent dessus en quelques minutes autant et plus encore que les averses subies dans le Doubs. Je suis noyé, l’appareil photo l’est plus que moi, hors service, saturé d’humidité jusque dans les tréfonds de son petit corps de puces et technologie mêlé.
Je file au hasard sous l’averse, tandis que le fond du chemin, réceptacle de ces chutes d’eau « niagaresques » devient rapidement le lit d’un éphémère ruisseau charriant boue et graviers. Dix bons centimètres de profondeur, un mètre de large, l’impétueux ruisseau dévale la pente, cherche de momentanés affluents et ravine de bonheur le chemin en une coulée noirâtre où flottent feuilles, branchages et détritus. Le niveau de l’eau monte et monte vite. Il me semble vivre en miniature les catastrophes d’Amérique centrale où des pans entiers de collines s’effondrent sous l’irrésistible poussée des eaux infiltrées. La pluie m’a tellement trempé qu’il faut essorer de nombreuses fois les vêtements tout en marchant. Bientôt le balisage disparaît au profit de sentiers locaux à la destination peu évidente. Plusieurs sentiers et intersections mais plus de ce beau balisage rouge et blanc. Filer au hasard sous l’averse, tourner à droite, prendre à gauche… De fil en aiguilles et trombes d’eau, on retombe enfin sur des maisons. Celles-là même où je suis passé deux heures plus tôt, juste à l’entrée de la forêt ou du bois de Thonon. J’hésite maintenant sur le nom exact de la localité (l’Ermitage), car la carte est détrempée, molle, se déchire sous les assauts de l’humidité et devient quasi illisible. Deux heures perdues à marcher sous la pluie, à subir les grêlons et à foutre en l’air l’appareil photo. Par dépit et faute d’un vrai mieux, je gueule tout ce que je sais sous l’averse qui redouble. Allez courage, encore un tour en sous-bois, suivre le balisage comme tout à l’heure et quand il n’y en a plus : partir ailleurs ! D’autres maisons, une route, plus de balisage depuis longtemps :
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« Que celui qui voit du balisage lève la main,
Que celui qui n’en met pas prenne une claque. »
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Le GR passant par Armoy, j’emprunte par mesure de sécurité la D26 au goudron fumant pour rejoindre enfin ce village. Normal que le goudron fasse des siennes, avec 34°C avant l’averse et plus que 16°C maintenant, l’amplitude thermique soudaine offre des aspects de marigots diaboliques au paysage ravagé de pluie.
Trois bons kilomètres après le village d’Armoy le balisage refait apparition et je le contemple avec plus d’émerveillement encore qu’un arc-en-ciel aujourd’hui improbable. Un champ d’herbe rase en bordure de route tend enfin ses bras accueillants. 17h50, il serait aisé de marcher une ou deux heures supplémentaires, mais la pluie à définitivement submergé beaucoup de mes pieuses intensions pédestres de ce funeste jour. 
Ya Basta !
Journée de marche bien merdeuse, puisque ce modeste champ par la route n’est qu’à sept minables kilomètres du centre-ville de Thonon. La coupe est pleine, déborde et la dose de pluie et mauvais temps atteinte pour quinze longues journées au moins. N’est-ce pas monsieur météo ?
Demain s’il fait beau, disons de manière optimiste s’il ne pleut pas, s’il n’y a pas d’averse ou d’orage ni même de rincée passagère, il serait agréable d’aller jusqu’aux chalets de Bise.
Dix heures de marche au bas mot ?  
 
 
Carte, horaires et élévation de terrain de la semaine à venir
 
Regardez, pour le plaisir des yeux, plus que celui des jambes !
Carte disponible au téléchargement.
300 DPI, format A4. Référence : gr5.1

Date de création : 13/02/2008 @ 04:56
Dernière modification : 16/03/2008 @ 18:55
Catégorie : ALPES - GR5
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