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PYRENEES - GR10 - JOUR 17
Jour 17 – Mercredi 28 juillet 2004 Le petit matin embaume le foin fraîchement coupé alors que le soleil se lève à peine sur les cimes environnantes. Des corbeaux prennent leur envol tandis qu’un pivert entre en action. Je m’ébranle sans retard aujourd’hui, car l’objectif est « Barèges avant midi », puisque je dois m’y délester du CD Rom, mais plus important, un colis m’y attend sagement. Est-ce l’accumulation des jours de fatigue, la nervosité liée à la recherche effrénée d’internet et de graveur de CD Rom, mais je suis bien fatigué encore ce matin à l’heure de prendre le départ. Je butte souvent sur des pierres et ces incidents, ces fautes d’inattention cassent le faible rythme que j’essaye pourtant de m’imposer. Il me donne comme l’impression que je me traîne… Belle petite grimpette en sous-bois au départ de Luz Saint Sauveur, sur un sentier de terre et de pierres mêlés où de rares interstices dans la chlorophylle du feuillages laissent à voir des champs étagés, d’anciennes pâtures en terrasses, et une parcimonieuse pincée de granges saupoudrées à flanc de ravin. Par endroits, le sentier se veut sévère à une heure aussi matinale, jouant de quelques accroissements de dénivelé de belle densité obligeant le souffle à reprendre pied ! Une série de longs zigzags dans les fougères hautes offre un panorama dégagé sur le village de Luz et la verdoyante vallée au fond de laquelle il vit bercé et s’épanouit en toute quiétude. Le col de Riou si proche et déjà obsolète offre du dernier salut rayonnant. Au bout d’une heure, on arrive à une espèce de col sans nom, sans panneau, sans rien. Un col tout bête qui nous ouvre les portes d’une forêt de bouleaux et de pins, sur un sol souple et douillet, jonché de feuilles et d’aiguilles. Une piste forestière revenant à découvert fait rapidement place à un sentier herbeux d’aspect général plat, longeant les champs et alpages pentus. Bien balisé et sans option d’erreur possible, je le suis à vive allure jusqu’à atteindre le coude qu’il forme à l’entrée du vallon de Bolou. Sur l’autre versant, la saignée horizontale indique clairement dans la végétation essentiellement herbeuse, l’itinéraire en sens inverse qui sera le mien une heure plus tard, sitôt après que j’ai traversé le gué du Bolou (1460 m), au cœur du virage en épingle, dont chaque branche fait deux bons kilomètres. Petite pause rafraîchissante au gué, et à son ruisseau boulonnant qui a lui seul valorise l’itinéraire et fait renoncer à d’hypothétiques raccourcis hasardeux que l’on seraient tentés parfois de prendre pour gagner quelques pâles minutes mises en regard de la pente à descendre et à gravir sur l’autre versant pourtant si proche. De plus on peut trouver des choses intéressantes en restant sagement sur le GR, faire même des pêches miraculeuses ! En descendant tranquillement un litre de cette belle eau du torrent, sans trop même fouiner, je dégote, noyée dans une vasque naturelle entre deux pierres, une paire de lunettes de soleil Décathlon. Au fil du sentier et des centaines de kilomètres, le randonneur attentif peut faire de bonnes affaires, parvenir à s’habiller à condition ne pas être difficile sur les couleurs, modèles, les marques et encore moins sur l’état de fraîcheur !!! J’ai ainsi depuis le départ d’Hendaye assisté à un défilé statique de vêtements hétéroclites : - des chaussettes - un tee-shirt - un sweet enfant - deux casquettes - un bob - des semelles anti-transpirantes - un gant - des rondelles de bâtons de marche - et donc cette paire de lunettes de soleil (Décathlon 2004), tout juste éclose de l’eau bienveillante ! Passe ensuite à ce gué une patrouille de Scouts de France sans doute en « explo », car ils ont une carte IGN, le topo guide approprié, des gamelles à larges poignées et au fond perclus de noir de fumée collant ainsi que quelques baguettes de pain en travers du sac. Chemises vermillon éclatant peu discrètes sur des bermudas bleus, beiges ou kaki. Ca me fait un petit pincement au coeur de voir ces scouts là, je dois bien le reconnaître, même si ce ne sont pas les « miens » et s’ils ne représentent pas le haut du panier. Une patrouille de petits gars en beige et quatre bosses m’aurait réjouis. Mais on ne peut pas tout avoir : trouver une paire de lunettes de soleil et tomber sur une belle patrouille de SUF ! A une demi-heure d’intervalle, une autre patrouille, manifestement sur le même itinéraire. Patrouille mixte celle-là. Peu de badges, pas de foulards, beaucoup de jeans, quelques baskets. L’un des garçons est le seul à avoir quelque chose sur la tête pour se protéger du soleil de plomb : un bob en jeans aux couleurs rasta et aux bords élimés. On aura beau dire, on aura beau faire, il est des lieux et contextes où le vêtement est le reflet évident et cinglant d’un état d’esprit, d’une mentalité, d’une éducation. Une tenue appropriée et décente perpétue la tradition mais soude un groupe à plus forte raison s’il s’agit de scouts. Avec des habits débraillés et chamarrés en contradiction totale avec le cadre naturel, qui peut encore s’étonner que les initiales des Scouts de France soient « SDF » ?!!! Mais ils emmènent tout de même des gamins au contact timide de la nature et du grand air, alors ne soyons pas trop méchants avec ce mouvement de scouts tombé dans l’inspiration post soixante-huitard et qui aurait besoin d’un petit recadrage pour retrouver l’essence et la flamme originelles. Je suis visiblement bien trop pressé d’arriver à Barèges, car à une misérable intersection sans doute possible ni difficulté, je me plante comme une buse, pataugeant pitoyablement tel une mouette maquillée au mazout, sur un sentier descendant au dessous du hameau des granges d’Artiguette. Et pour descendre, ça descend bien, au fur et à mesure que l’énervement point, grossit, grandit, décuple et finit par jaillir de ma bouche grande ouverte qui ne fait pas même l’effort de retenir les nombreuses grossièretés que j’hurle à nouveau dans le sous-bois, pour me calmer… J’ai manifestement loupé une marque de balisage car je sors complètement du GR, ayant pour toute consolation maigrichonne et futile, des panneaux pour VTT devant le nez. « Bon sang », dirai-je, si j’étais poli, alors qu’un « putain de merde » me vient plus volontiers, suivi de la phrase sanction d’auto flagellation révélatrice : « faudrait que j’arrête d’être con maintenant et que je commence à ouvrir un peu les yeux, putain. » Et j’hurle de plus belle un petit florilège de gentillesses peu amènes à mon encontre. Masochisme verbal, comme un électrochoc qui se veut stimulant et libérateur. Après moult efforts d’orientation au pif, de footing accéléré pour rattraper un peu de temps, à cavaler comme un dératé avec le sac sur le dos ; et du hors piste à travers bois et champs, je fais jonction avec la D148 que je suis docilement sur deux bons kilomètres avant d’atteindre Barèges. Il est 11h30, tout va bien, mission accomplie de justesse, mais accomplie, car je suis bientôt au bureau de poste. Je suis là et mon colis aussi, qui m’attendait. Outre un contenu alimentaire digne de la Croix-Rouge ( !!!) et qui réjouit également mon cœur et mon estomac, se trouve une paire de chaussettes dites « anti-ampoules » constituée de deux paires de chaussettes fines, cousues l’une dans l’autre. La mine réjouit, je demande au guichetier à quelle heure il ferme, l’heure fatidique approchant. - A midi ? - Oooh moi, tant qu’il y a du monde, je reste là, répondit-il empli d’un fatalisme jovial mâtiné de bienveillance complice à l’égard de ses clients. Profitant de l’aubaine et de la gentillesse de ce fonctionnaire qui a bien compris que le service public se doit avant tout d’être au service du public, je retourne au destinataire tout une série de petites choses dont je ne me sers pas et qui encombrent mon sac d’un bon kilo. On ne s’en doute pas forcément, mais 4% du poids du sac en moins à porter, allégent aussi considérablement l’état d’esprit et confortent la vivacité morale à venir. Je glisse également la plume effilée et toute symbolique de vautour avec le CD Rom qui m’a tant fait cavaler ! Cours, vole maintenant petit, porter à mille kilomètres de là le récit visuel et bien parcellaire de ma randonnée. Hier soir à Luz Saint Sauveur, Benoît le photographe m’avait bien recommandé, comme si je fus un enfant naïf ouvrant une large bouche béante devant les mystères de la vie qu’on lui dévoile épisodiquement, m’avait bien recommandé de ne pas trop exposer le CD Rom au soleil. Pas de souci mon gars, c’est une galette de plastique qui ne va pas s’enraciner en Pyrénées ! Comme je suis un randonneur « multicartes », je sers de modeste interprète entre le guichetier fort sympathique et une jeune asiatique qui avait un problème de cartes de téléphone, trouvant les temps de communication effectifs bien inférieurs à ceux mentionnés sur la carte. Le brave homme me lance en haussant les épaules, débonnaire, l’air décomplexé à souhait, avé l’accent d’ici : - Moi, vous savez l’anglais, j’y comprends pas grand-chose ! S’en suit un petit casse-croûte qui tombe à pic, sur une placette non loin de la poste. Quelques bancs, des arbres servent de décor à mon grignotage digne d’un banquet, tant les victuailles parachutées améliorent mon pâle quotidien gastronomique. Je mange un peu dans le désordre : du chocolat, un bout de saucisson, quelques vitamines, du chocolat encore, et du saucisson par-dessus ! Un couple de cyclo mange en face de moi, de l’autre côté du carré de pelouse. De même que pour moi, leur collant de cycliste délimite sans merci ni demi-mesure la peau blanche de l’épiderme halé. La démarcation est si flagrante que l’on pourrait croire ces jambes dorées de méditerranéen greffées sur un corps ivoirin d’albinos scandinave. Souhaitant aller me rafraîchir d’un Orangina bien glacé à la terrasse d’un café, je pars sac au dos et remonte la route qui semble n’être par extension que l’unique artère diluant un peu de vie à la petite ville tranquille, point de départ du téléphérique pour l’observatoire du Pic du Midi. Je traverse l’unique rue principale où fleurissent aux lampadaires des panonceaux agités par une brise légère et prometteurs de douces sensations apaisantes qu’hélas je n’aurais le loisir de savourer : «Un séjour d’altitude et de santé, détente du dos, thermes et randonnée ». La rue principale se termine en nœud de boudin et l’on finit rapidement par sortir de la ville, sans trop le vouloir ni même s’en rendre compte. Bon, l’Orangina sera pour une autre fois. Je reste fermement ancré sur la route goudronnée qui use d’une belle amplitude pour grimper à l’assaut du col du Tourmalet, à quelques kilomètres de là. Le GR10 permet d’éviter une petite partie de la route, s’enfonçant dans le flanc droit de la colline avec je suppose un dénivelé bien inutile à gravir, pour ensuite redescendre sur la route. Parfois il s’avère bien plus judicieux de lire préalablement la carte, d’user d’un peu de réflexion et de bon sens que de suivre aveuglément les traces du « randonneur futé ». Plus haut, de petits restos de fortune s’étirent sur le bas côté de la route en bordure de prairie, dans la vallée qui s’élargit. On peut y manger presque tout et presque à tout heure. Une voix scande avec enthousiasme et amabilité : « GR10, GR10 ! ». Je me retourne et vois le photographe de Luz Saint Sauveur qui est là, attablé pour déjeuner. Me demande si j’ai trouvé facilement le chemin hier dans la nuit, si j’ai bien dormi et dit encore que « c’est joli juste après », en me souhaitant une bonne marche et un bon voyage. Il donne l’impression de s’inquiéter de mon état, comme s’il se voyait virtuellement garant de ma bonne santé et de mon bien-être sur la commune ! Sympa en définitive le Benoît, même s’il rentre un peu tard le soir pour graver les CD ! Remplissage de la gourde à l’atelier de maintenance des dameuses où l’eau est fraîche et l’ombre précieuse, écrasée sous les plus torrides heures du jour. Point de cigales ici encore, plus habituées au glamour de la côte méditerranéenne, et pourtant territoire de fournaise. Passage à proximité du petit jardin botanique de Barèges, entouré de grillage et protégé par une haie de sapins. Au départ des pistes, des canons à neige pulvérisent lentement des milliers de litres d’eau en fines particules de fraîcheur dans lesquelles un arc-en-ciel euphorique élabore une danse frénétique tout autant que féerique. La longue ascension en direction de la cabane d’Aygues Cluses débute au niveau du pont de la Gaubie (1538 m), avec l’effacement d’un dernier gros restaurant de béton et des files de voitures qui encombrent la route. Retour en alpage, au bon air, à la plénitude et à la marche ! A la joie retrouvée de monter à l’assaut d’un col, de découvrir des paysages splendides, reculés, peu accessibles et préservés… Oui enfin, pas tout à fait car le large sentier est ici percé, retourné, ouvert et truffé de monticules de terre et de gravats, de trous béants, à tel point qu’on pourrait se demander si des hordes nombreuses de sangliers géants n’en a pas fait son terrain de jeu favori, lieu de prédilection pour des joutes violentes et sans merci. Les responsables apparaissent bientôt, ni effarouchés ni visiblement coupables, fiers même de leurs déprédations et les poursuivant de plus belle, sûrs de leur bon droit et de la puissance que leur confère une cuirasse métallique. Deux pelleteuses s’activent à défoncer le sentier sous le couvert d’un frêle panonceau expliquant que les travaux dureront cinq mois et que la moitié des randonnées du lieu est interdite. Le GR10 lui, restant réglementé est ouvert au public dont la présence semble ici, plus tolérée qu’appréciée. Un comble. Des ouvriers s’affairent à poser de gros tuyaux. « C’est pour les canons à neige cet hiver, pour que vous puissiez skier comme il faut !» me dit-on. M’ouais, mais doit-on forcément aménager systématiquement la montagne pour la rendre accessible au plus grand nombre ? Et l’utilisation intensive des canons à neige n’est-elle pas le signe avant-coureur évident du manque croissant et irréparable de neige et du réchauffement de la planète ? Autant construire un barrage sur l’océan afin d’en endiguer les marées et tempêtes dévastatrices qui s’abattent sur les atolls affleurant à peine et dont le salut illusoire est déjà perdu. La neige artificielle attire les skieurs qui débarquent en voiture, polluent et dégagent du CO2 qui engendrent l’effet de serre responsable du moins d’eau et du moins de neige ! Cercle vicieux sans retour possible. Quand donc « l’homo erectus citadinus » voudra t-il prendre conscience que la préservation du climat préserve la qualité de vie ? Par endroits et moments on se croirait à Verdun après un nouvel et inutile pilonnage intensif de ceux d’en face. Plus rien ne ressemble à rien, des rochers immenses sont sortis de terre, retournés, jetés plus loin. Il en est ainsi sur plusieurs centaines de mètres jusqu’à un pont et une fourche des sentiers. Le sentier de droite qui mène au lac dets Coubous est clôturé de loin en loin par de larges filets en plastique orange faisant autant de remparts contre les randonneurs aventureux. Plusieurs rangs de filets courent ainsi à flanc de pente, palissades criardes sur les bourrelés généreux de la montagne que le cancer du modernisme grignote lentement de la pointe de son béton. On distingue là-haut sur la cime d’un petit collet, d’autres pelleteuses et camions qui s’acharnent à drainer la montagne, jouant d’équilibre avec le vide. L’accès du GR10 demeurant libre, beaucoup de monde se promène sur le sentier rescapé. Bon dénivelé parcouru depuis Luz Saint Sauveur et cela ne fait que s’accroître dans un paysage merveilleux de petite Laponie des Alpes, puisque l’on sillonne entre pins et épicéas, au bord de ruisseau arrosant des terrasses verdoyantes d’herbe épaisse et grasse, décorées de rochers aux courbes arrondies, comme en sommeil depuis la nuit des temps. Un chapelet de cimes gracieuses et bombées entoure et préserve la beauté de ce vallon où la randonnée tutoie le plaisir des sens. Le soleil tambourine sur mon chapeau, imposant une suprématie que nul ne songerait à lui discuter. Pause goûter sur l’une des nombreuses terrasses de verdure qui sont autant d’invite agréable au bivouac. Hélas la tablette de chocolat a trop endurer et n’a pu supporter les 36°C. Je la ramasse donc à la petite cuillère, décomposée ! Il me semble qu’il fait moins chaud que les premiers jours au pays basque. A moins que mon corps ne s’habitue enfin à la chaleur et qu’il s’y adapte ? En montant, une femme qui me croise, me voyant essoufflé et transpirant abondamment, ouvrant grande la bouche dans le but illusoire d’avaler plus d’air, me demande où je vais. - A Bagnères de Luchon, dis-je dans un souffle. - Pas ce soir au moins ? Ben non, ma cruche, car il faut dans les quatre jours de marche encore pour atteindre la ville matérialisant symboliquement la moitié de la traversée des Pyrénées. La moitié seulement, la moitié bientôt. 17h07. J’arrive exténué à la cabane d’Aygues Cluses (2150 m), nichée dans un vaste cirque de montagne, au bord d’un gros étang. La cabane de pierres de bonne facture, au toit en tôle était le but de bivouac que je m’étais fixé ce matin. D’abord la poste avant la fermeture puis tenter d’atteindre cette cabane. Mais d’autres m’ont précédés car une colonie d’ados hétéroclites et citadins un peu bruyants, batifole autour de grosses tentes igloos. J’ingurgite encore quelques vitamines et après une bonne pause, laisse l’endroit aux bruits et aux gémonies adolescentes, pour monter tout doucement et à grand peine, tel un automate désarticulé, sous le col de Madamète. Passage entre cailloux et rochers mais le balisage reste opérant sur les pierres et complété de cairns judicieux. On sent la fin proche car le col visible au dessus des éboulis se désolidarise franchement des derniers substituts de végétation. Les deux lacs de Madamète entre lesquels on passe sont les ultimes îlots de verdure et d’hospitalité. Plus haut, je m’installe à proximité du petit étang, à peu de distance du col et là règne le minéral, au sommet de la chaîne graduée des paysages du jour. La vallée ouverte et cultivée de Luz Saint Sauveur, le village de Barèges, les forêts d’épineux puis les alpages d’Aygues Cluses. Maintenant les rochers et plus que l’immensité du ciel au dessus. Splendide cours de géographie montagnarde offert par une magique journée de grand bleu. Il est 19h05, j’estime que depuis 7h35 ce matin, j’ai bien gagné le droit de souffler un peu, avec près de 1750 mètres de dénivelé positif dans les pattes ! Il y a du réseau ici, à près de 2500 mètres d’altitude, magique ! L’eau de l’étang est elle bien moins réjouissante car des bébêtes microscopiques et rougeâtres y nagent avec une dextérité et un entrain qui n’ont d’égal que leur souplesse et joie de vivre. Gloups, il va falloir que je boive ca ?!!! Sans voir trop de différence, ces espèces de crevettes miniatures continuent leur ballet aquatique dans ma gamelle. Puis le feu portant à ébullition les petites sirènes, plus aucune d’elle n’a bougé, plus d’étirement de patte, plus de battement de nageoire. Comme ça c’est un peu dégoûtant bien sûr, mais avec une soupe « tomates et vermicelles » par dessus, le rouge de mes crevettes se dilue à merveille dans le rouge du potage et hop, plus de bébêtes ! Enfin, ça passe bien mieux que la mouche avalée sous le col de Barrancq… Dehors le ciel se pare des lumières du soir et l’astre sacré décline en direction de l’observatoire du pic du Midi de Bigorre qui parait une station spatiale oubliée, juchée sur un promontoire lunaire, avec son relais aux allures de fusée Saturne V et ses dômes sortis tout droit de la série Cosmos 1999 ! Des moustiques avidement juchés sur leurs six pattes semblent une armée de mygales ailées prêtent à bondir sur moi pour m’infliger la correction de leurs dards s’il me venait l’envie imbécile de quitter ma tente. Je vois bien qu’ils m’observent avec une concupiscente convoitise, qu’ils sentent ma peau chaude sous laquelle coule un fluide meilleur encore que l’hydromel des dieux ! La température chute rapidement à cette altitude, à peine 12°C sous la tente à 21h00. Vite, la chaleur du duvet ! 5h35 de marche effective, peu en définitive. Date de création : 07/03/2008 @ 07:57 Réactions à cet article
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