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ALPES - GR5 - JOUR 48
48e jour - 7 août 2005 (+21 de Thonon) Du col du Blainon (2011 m) à Rougios (1467 m)
Lu comme çà, on pourrait croire que la balade du jour n’est qu’une longue descente tranquille !!!
Nuit tranquille et plutôt agréable au col du Blainon, où il n’a pas fait trop froid.
Départ calme à partir de 8h32 avec en ligne de mire les montagnes et sommets gris du col de Crousette et consort. Ici le vallon semble protégé, préservé de l’agression du béton et des remontées mécaniques. Les mêmes vieilles et belles granges traditionnelles, majoritairement à l’abandon s’éparpillent au fil du sentier. Depuis quelques jours, la plupart des petits ruisseaux, minuscules torrents ou filets d’eau sont désespérément à sec, offrant au regard dépité un lit de cailloux blanchis par le soleil, comme dans les Western spaghetti. Situation préoccupante. Le petit hameau de Roya (1500 m) semble connaître un renouveau depuis la réouverture du gîte d’étape. 33 euros la demi pension. Belle centralisation dans ce village, pour la fontaine et la cabine téléphonique ! A la fontaine, qui est surtout un lavoir à ciel ouvert, une vieille grand-mère enracinée dans le hameau et burinée par des siècles presque de vie au grand air, vient laver un peu de linge, à l’ancienne. J’aimerai la prendre en photo, car des scènes comme celle-là deviennent de plus en plus rares, mais je n’ose pas. Me revient le souvenir de mon arrière grand-mère qui agissait aussi de la sorte, avec de l’eau glacée et le sourire aux lèvres.
De même, assis au bord du bassin, un homme encore jeune, hirsute et barbu tel un naufragé hippie perdu dans les montagnes. Je lui demande s’il y a des moutons et montant sur le col de Crousette. J’ai de larges soupçons et je demande le nombre de patous qui les accompagne. Il me répond sans sourciller : six ou sept. Il faut donc que je prenne mon courage à deux mains et fasse attention à mes mollets durant les heures à venir…
Aucun aboiement ni mâchoire suspecte aux abords de la cabane de Sallevieille atteinte en 1h30 depuis Roya. Juste une dizaine d’ânes dans un enclos de pierres, d’autres en liberté broutant plus loin l’herbe du GR 5. Plus le temps passe et plus je me dis que la solution efficace et évidente la prochaine fois, sera de partir randonner avec un âne. Cela fera de la compagnie et portera les bagages. Une brebis a eu moins de chance que les autres, car elle gît allongée sur le flanc, le corps démesurément gonflé, en bordure du torrent…
Au milieu du raidillon donnant accès au plateau couvert de tourbière, je discute une bonne demi heure avec un couple de randonneurs du Sud-Ouest. Ils logent à Saint Etienne de Tinée et ont fait beaucoup de randonnées exotiques comme en Mauritanie, au Maroc ou en Jordanie. Ils me mettent au courant des infos du monde, qui durant la rando continue tant bien que mal de tourner :
- amerrissage d’un avion,
- famine au Niger,
- cours de la bourse en hausse.
Aperçu aucun animal durant la montée au col de Crousette. Quelques marmottes certes, mais qui sont assez banales ou habituelles en alpage. Pas de chamois, dommage. L’ascension du col n’est pas trop difficile dans les pierres et éboulis, mais on se trompe si l’on se croit arriver au sommet ! Ce col de Crousette (2480 m) est un faux col, car il reste encore au-delà un bon petit quart d’heure de grimpette dans les éboulis, jusqu’à atteindre la stèle militaire de Valette (2587 m) dominant les environs. Deux volatiles survolent ma progression et cela me rappelle les vautours du pays basque, sur la crête d’Iparla (dans les Pyrénées – Jour 4). Au loin à l’Est, on aperçoit les Portes de Longon, la suite du GR 5, dans quelques heures, une fois les alpages retrouvés. Car pour l’heure, la stèle et la descente sur le col des Molinès font penser aux paysages lunaires du Mont Ventoux où ne règne que le vent et la pierre. Peu ou pas de végétation et des cailloux, de la roche ou des éboulis sur plusieurs kilomètres à la ronde. 16°C au col de Crousette avec beaucoup de vent. Certainement pas d’eau dans les parages.
Peu avant le col de Moulinès, un troupeau éparse sur la maigre lande de cailloux herbeux. Je traverse le troupeau avec lenteur et patience, afin de ne pas effrayer les bêtes, ni et c’est ma première préoccupation, ameuter les chiens parmi lesquels évidemment des patous. Je marche à pas de loups, c’est le cas de le dire ! Je passe au milieu des bêtes et m’arrête soulagé à hauteur du berger pour discuter un peu. Un jeune stagiaire du parc du Mercantour est assis avec lui. Me dit que les rapaces au col étaient des gypaètes récemment réintroduits. Il a vu à la jumelle et en pleine journée un ou plusieurs loups en alpage. Le berger ne croit pas au retour « naturel » du loup et dit qu’il y a de moins ne moins de loups dans les parcs animaliers, alors il faut bien que les loups aillent quel que part… Le type du Parc me donne une plaquette sur les gypaètes et je m’en vais, tranquille comme Baptiste, certain d’avoir franchi le dernier rideau défensif de patous… Erreur magistrale, car trois cents mètres plus loin, s’étale une autre partie du troupeau que je n’avais pas vue, masquée dans un vallon. Et avec elle, trois beaux patous aboyant. L’un d’eux me suit à la trace, un peu penaud, mais voulant s’assurer que je ne fasse pas de mal au troupeau. Il marche ainsi à mon rythme, trente pas derrière moi, s’arrêtant quand je m’arrête et repartant de même.
Col des Molinès (1982 m) : sauvé, plus de moutons, je vais pouvoir reprendre une allure normale en contournant par le haut, le hameau de Vignols. Les concrétions qui ont sculpté ici le paysage donnent à certaines crêtes l’allure de Far West en miniature. Franchissement d’un goulet un peu étroit avec un ruisseau, agréable point de repère pour les assoiffés et on débouche sur l’alpage des Portes de Longon. Ce sont plusieurs dizaines de marmottes, jeunes et adultes qui détallent en sifflant à mon approche. Certaines à quelques pas se laissent photographier, d’autres pourraient se laisser caresser. Ce n’est sans doute pas la motivation première des trois autres patous blancs qui gardent la cabane de Longon à grand renfort d’aboiements. La lumière rasante et le ciel d’un bleu magnifique donnent au lieu en ce début de soirée une teinte particulièrement agréable.
La longue bâtisse du refuge de Longon (ou vacherie de Roure – 1883 m) est pleine de randonneurs disparates, jeunes et vieux, des groupes à qui je n’ai pas très envie de raconter ma balade par le détail. Je poursuis sans m’arrêter jusqu’au niveau de la cascade ou enfin quelques ruisseaux font leur apparition. De l’eau certes, mais pas de terrain plat pour planter la tente. Je décide donc machinalement de pousser un peu plus jusqu’au hameau de granges abandonnées de Rougios. L’endroit m’avait parut merveilleux en 2003, il ne peut avoir changé ?!
Cinquante minutes depuis le refuge de Longon, voici Rougios (1467 m) terrain plat d’herbe rase, de l’eau coule dans une fontaine de bois. Que demander de plus ? Du réseau téléphonique ? « Pas tout, tout de suite avait dit Jospin !!! » Ce sera pour demain.
Une bonne journée de marche, assurément avec 9h13 effectives.
Date de création : 10/06/2008 @ 08:25 Réactions à cet article
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