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VERCORS - GR91 - JOUR 1
1er jour – 20 juin 2008 D’Autrans au golf de Corrençon (Champ de la Bataille).
Le temps est splendide et se maintiendra ainsi toute la journée, où il fera un véritable temps de saison, c’est-à-dire beau et chaud ! Après le début juin pluvieux et diluvien que l’on a eu, il serait grand temps. Il fait une canicule incroyable et déjà l’ascension vers le tremplin de ski d’Autrans réveille les muscles engourdis tout l’hiver. Quoi, çà y est, c’est reparti pour de vrai, semblent dire les cuisses ?
Ben oui, tu ne le sens pas rétorquent les épaules qui déjà ploient sous la charge.
Même sac à dos que pour la très très grande traversée des Alpes en 2005, trois ans déjà.
Le sac est vraiment pesant, car mis à part Villard et Corrençon, il n’y a plus rien avant l’autre côté du Vercors, dans la Drôme, loin là-bas. Une demi heure pour monter tout doucement vers le tremplin, le temps pour le corps de s’habituer à sa nouvelle activité désormais. Un léger surpoids est bienvenu, qui bien vite disparaîtra comme neige au soleil : « Sors de ce corps, pot de Nutella superflu ! »
De la table d’orientation on peut observer à loisir les différentes gammes de VERT. Avec toute l’eau tombée en quelques jours, le paysage se pare d’une large palette : champs fauchés ou non, forêts, prairies, c’est vraiment splendide à voir, surtout sur fond de ciel bleu. Jusqu’à la massive croix de pierre des Albans (1072 m), au dessus de Méaudre, le sentier forestier est bien abrité du soleil et se parcourt à couvert, dans la fraîcheur de l’ombre. De la croix, l’horizon se dégage et le village de Méaudre (986 m) se découvre avec au loin le relais de téléphone, point de départ de la grimpette vers le col de la Croix Chabaud. Première pause et première tablette de chocolat : toujours 100 grammes de moins !
La montée vers le col qui n’a rien d’alpin, devient très vite difficile, obligeant à reprendre son souffle tous les cinquante mètres. C’est que je n’ai plus vingt ans messieurs dames ! Surtout pas d’entraînement cette année, en partant en rando sans échauffement quelconque ni petite balade préparatoire les jours précédents. Rien de rien. La pente s’adoucit, le col n’est pas encore le sommet car on bifurque à droite dans la forêt pour remonter une piste goudronnée sur un bon kilomètre avant de la quitter pour descendre sur l’autre versant grâce à un sentier pentu jonché de pierres ou de cailloux. Il n’est pas difficile, mais ce serait dommage de se tordre la cheville le premier jour ! Le vieux balisage par endroit défraîchi conduit au hameau de Prénatier. Hop attention, tapez bien vos bâtons sur les rochers, cela fait fuir cette petite vipère qui prenait le soleil sous le dégagement de la ligne électrique avec vue sur les Geymonds et le col de l’Arc au loin. Pause obligatoire d’une heure à l’ombre près de l’église de Villard de Lans, car l’été rattrape le temps perdu aujourd’hui ! Quelle canicule. A l’ombre, un léger zéphyr adoucit tout cela. Remplissage de la gourde aux toilettes juste à côté, car cinq heures de marche (pauses incluses) entre Autrans et Prénatier ont englouti les deux petits litres de la pipette.
Le plus simple et rapide pour rallier Corrençon est de remonter d’une traite la route goudronnée sans possibilité d’ombre. Compter 1h10 en plein cagnard. La mairie de Corrençon propose sur son modeste parvis en travaux, un banc ombragé. Ce serait dommage de le laisser inoccupé d’autant que je commence à être bien carbonisé de soleil. A un petit quart d’heure de là commence vraiment cette partie du plateau du Vercors, à l’entrée du golf de Corrençon. Pause obligatoire pour remplir gourde et bouteille car
J’en profite pour faire cuire une grosse gamelle de coquillettes aromatisées avec un sachet de soupe de tomates. Cette mixture donne l’impression de ketchup chaud. Longues à avaler car elles constituent le vrai seul repas du jour. Petite vaisselle ultra rapide mais appréciée car cela permet aussi de toucher encore un peu d’eau dont on va bientôt cruellement manquer. C’est reparti pour une dernière foulée, à un train de sénateur, pour trouver un terrain agréable et plat au Champ de la Bataille (1198 m). Quoi de plus agréable et douillet que de s’endormir sur un gazon plat, tendre matelas de verdure ? Normal, puisque c’est le terrain de golf ! Le départ du numéro 7 est parfait. En léger surplomb, un peu à l’écart, caché et discret. Tout ce que j’aime pour bien bivouaquer. Tente montée à 19h50. Allongé à 20h pour enfin prendre du repos. La fatigue s’empare vite de moi, car je suis carbonisé avec quelques débuts d’ampoules peu significatifs et des épaules irritées. Il pèse ce sac, et pourtant j’ai besoin de tout son contenu.
Très satisfait de mes derniers achats :
- Bandeau en nylon extra fin et à séchage rapide.
- Bermuda idem.
- Très bien aussi le tee-shirt XXL en nylon de chez Intersport. Plus un tee-shirt est ample et moins l’impression d’être mouillé envahit et cela facilite le séchage. D’habitude leurs produits ne sont pas géniaux, mais là c’est très satisfaisant, voir surprenant de qualité : séchage ultra rapide et pas cher : 7,95 euros.
L’objectif du jour était d’arriver au moins au départ du golf, c’est chose faite.
Atteindre la cabane de Carrette aurait été une belle gourmandise, pour le premier jour. Maintenant il va falloir rallier les rares points d’eau sur le plateau du Vercors. Aller d’une oasis à l’autre dans ce désert de montagnes. Demain soir, il faudra impérativement atteindre la fontaine de la Chau. Lessive et toilette si le temps le permet. Belle première journée de randonnée, même si je pensais bien arrivé ici plus tôt et moins fatigué. Mais il en est ainsi, il faut trois ou quatre jours pour retrouver les automatismes pour que le corps s’habitue à sa nouvelle vie d’athlète ( !!!).
20°C sous la tente à 21h30. Pas facile de se remettre à écrire sous la tente à plat ventre, en faible appui sur un coude. Le clocher de Corrençon égraine les heures. Un hibou hulule dans le lointain tandis que la forêt se met à bruisser de la vie nocturne dont elle regorge.
Durée effective de marche : 6h23.
Date de création : 03/07/2008 @ 19:37 Réactions à cet article
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