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VERCORS - GR91 - JOUR 2
2e jour – 21 juin 2008 Du Champ de la Bataille à la fontaine de la Chau.
Réveil à 6h00. La tente est humide de rosée, au sol et le double toit aussi. Serait-ce l’arrosage automatique nocturne du golf qui veut ça ?!!! A partir de 6h30, le bruit sourd, lointain et persistant d’un moteur signale la présence de l’entretien des green. En effet, un employé du golf tourne, tond, coupe, tourne et tourne encore comme un patineur sur la glace. Départ à 7h35 du numéro 7, alors que le soleil se lève à peine et que les gaz d’échappement et les bruits de moteur empestent le petit matin au doux gazouillis des oiseaux. Le monument du 45e parallèle n’a pas bougé et dors encore dans la torpeur de l’ombre. Cette ligne imaginaire franchie, c’est l’odeur du feu de bois qui attire imperceptiblement à la cabane de Carrette. Un jeune couple se réveille dans l’immensité de rosée qui entoure la cabane.
9h00 et la chaleur commence déjà à poindre. Cela présage d’une longue journée belle, ensoleillée mais torride à souhait. Jusqu’à Darbounouse atteinte en une heure environ, le sentier est majoritairement ombragé. A trois heures de l’après-midi, je ne pourrai être aussi catégorique. Sentier de pierres et de cailloux jusqu’à la prairie. Pause d’une heure en face du puit, le temps d’aller inspecter les environs, traverser la prairie jusqu’à la bergerie et constater qu’évidemment il n’y a pas d’eau ici non plus. Ouais, autant chercher de l’eau sur la Lune. Rien d’autre que quelques vasques emplies d’une eau stagnante constellée de dépôt marron, où des myriades d’insectes finissent de se noyer par couches successives. J’ai très soif et ai emporté des pastilles de purification d’eau. Mais là vraiment, ce serait gâcher ! Une pause d’une heure perdue à arpenter, chercher, alors que j’aurais tout aussi bien pu rester à l’ombre pour prendre du repos… D’autant que je savais pertinemment ne rien trouver ici. L’espoir est toujours permis ! La bergerie est fermée, pas encore de troupeau. Il fait tellement chaud aujourd’hui et j’avance tellement peu vite, que je suis obligé de faire une pause toutes les heures et demi maximum. Encore une d’une heure à l’entrée du canyon des Erges.
Un petit replat ombragé : le dodo mousse trouve sa place pour une petite sieste de quelques minutes. Il en est ainsi pour toutes les pauses où je m’allonge, paf, je pique du nez. Un coureur avec un sac Raidlight de 10 litres, deux bouteilles en porte bidon et un collant vient à passer. Constate aussi qu’il fait chaud et me rassure en me disant que j’aurai bientôt de l’eau. Et de m’énumérer les rares fontaines jusqu’au bout du Vercors, comme si j’allais y être dans la journée, en courant d’un pas léger comme lui. J’aimerais bien remarquez ! La fontaine de la Chau, sous le Grand Veymont suffira à mon bonheur du jour. Il faut compter environ une heure pour sortir du canyon et arriver à Tiolache d’en Haut (1592 m) avec sa prairie cabossée et sa ruine arasée. Pas d’ombre, pas un emplacement microscopique où se poser quelques instants, se reposer, reprendre conscience et permettre au magma qui bout dans la tête d’abaisser en température. Les nombreuses gentianes bleues qui jalonnent la dernière moitié du canyon sont d’un réconfort limité. Un large et haut sapin enfin à l’ombre douce, quoique bien mobile avec la course acharnée du soleil. Petit test avec le thermomètre-boussole : devinez combien ?
A cet instant s’évapore la dernière goutte d’eau de la gourde souple. Reste plus qu’une bouteille de 50 cl à l’eau tiède. Un couple de randonneurs de Valence vient à passer. Ils s’entraînent ici pour Compostelle cet été au départ du Puy. On papote un peu jusqu’à la cabane de la Jasse du Play (1610 m) où le gros des difficultés se termine. Dernières gouttes englouties : direction l’oasis de bonheur, le mirage incarné : la fontaine de la Chau atteinte en près d’une heure. Tout au long du sentier facile et vallonné, le panorama offre tour à tour le pas de Berrièves (1887 m) et au loin la silhouette caractéristique du Grand Veymont, point culminant du Vercors (2341 m).
L’eau coule, abondante, fraîche et gouleyante, mais je n’ai pas la force ni le courage de m’y arrêter. D’abord poser le sac à dos, se reposer à l’ombre et ensuite,… qui boira verra !
La tente montée près du bosquet d’arbres faisant office de lieu de bivouac « officiel » des randonneurs, l’heure de la détente de fin de journée à sonnée : toilette et lessive. Les bouteilles de 50 cl dégoulinent sur mon corps. C’est froid, c’est bon, c’est un mélange de tout ça et de bien plus encore. J’embaume le savon et des vêtements « propres » ou en tout cas moins sales seront prêts pour les jours à venir. Agréable sensation jubilatoire de sentir le savon plutôt que la transpiration !
Repas : coquillettes mêlées d’une soupe d’asperge. Pas génial, je mettrai 1 sur 5 pour les étoiles, dans le guide de la bouffe du randonneur autonome. Un peu de pâte d’amande aide à faire passer. Le soleil disparaît à 21h15.
C’est la fête du tapage nocturne ce soir (21 juin), je veux bien sûr parler de la fête de la musique ! Des plus grandes villes aux petits villages, certains doivent subir en punition annuelle, de mauvais orchestres, du larsen à gogo ou des guitares électriques criardes couvrant la voix désaccordée d’un chanteur occasionnel… les sonnailles des moutons alentours feront bien meilleur effet que les guitares de banlieue. Demain direction le pas des Chattons et la fontaine des Bachassons. Demain, après une bonne nuit de repos.
Durée effective de marche : 6h02.
Date de création : 03/07/2008 @ 21:27 Réactions à cet article
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