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VERCORS - GR91 - JOUR 5

5e jour – 24 juin 2008

 
Des cabanes de Châtillon à Miscon
 
Très belle journée de marche, très longue, très rude et très chaude aussi. Parti à 7h20 des cabanes de Châtillon tout là-haut sur le plateau de ce qui est encore le Vercors pour quelques temps de marche. Je suis tranquillement l’alignement impressionnant de petits cairns figés au sol. On dirait plutôt des minis menhirs semés le long de la pelouse conduisant vers la falaise, où un vrai et imposant cairn de pierre délimite le début de la descente vers Châtillon en Diois. En remontant vers la crête, j’aperçois trois chamois venus sans doute boire aux bassins. Pas vu réellement beaucoup d’animaux sur le plateau. Sans doute n’était-ce pas la bonne heure où le meilleur endroit ? Quatre bouquetins au Pas des Chattons, trois chamois ici, la récolte faunique est bien maigre ! Des marmottes bien sûr, mais bon…
J’appréhendais la descente, car passer ainsi de 1795 mètres à seulement 570, le long d’une falaise… Je m’attendais à des passages en surplomb de ravins magistraux, du précipice abyssal au dessus duquel il faut cheminer sans faire un pas de travers… Il n’en est rien. Le sentier est relativement large, bien tracé et tranquille. On descendra pourtant avec d’infinies précautions car comme dans d’autres passages du Vercors, le sentier est jonché de pierres, cailloux et gravillons qui attendent perfidement un geste d’inattention pour rouler sous le pied.
Descendre sans précipitation et si possible avec deux bâtons, c’est tellement plus sécurisant.
Si vous avez manqué d’eau jusque là, possibilité vous est donnée, dans un tournant, de quitter le GR91 pour suivre un sentier partant très distinctement au pied de la falaise. Le topo guide fait mention de la source de la Baume Rousse. Un randonneur rencontré au col du Pinet, plus tard dans la journée atteste de sa présence : « ça coule doucement, mais comme je n’avais plus d’eau depuis longtemps, j’étais bien content de la trouver ».
Au niveau du Saut de l’Ane, on entre dans la forêt. En plus des cailloux, ce sont les feuilles mortes qui risquent de faire trébucher surtout si comme moi on est « un peu chargé ». Monte alors un long troupeau de moutons bêlant à qui mieux mieux. Beaucoup de bêtes commencent à boiter. Je compatis au sort de mes sœurs d’infortune ! Le mieux est de s’écarter du chemin lorsque cela est possible, leur faire place nette pour les effaroucher le moins possible et qu’elles passent ainsi plus vite. Un berger devant, le reste de la famille et des amis fermant la marche avec les chiens border colleys. Pas de patous ! Dix minutes plus tard arrive l’intendance en la personne d’un britannique barbu à fort accent menant deux chevaux lourdement chargés de bats pleins de victuailles.
Près de 2h30 pour descendre du plateau. Vraiment hier je n’aurai pas eu la force de prolonger pour arriver à Châtillon en Diois (570 m). Qui peut faire l’étape « cabane de Prè Peyret à Châtillon » sans être sur les rotules et au dernier stade de la déshydratation ? Châtillon offre l’aspect d’un charmant petit village qui sent déjà bon la Provence. Fontaine centrale (de la mairie), vieilles demeures de pierre, clocher ancestral et mini cachet médiéval. Deux épiceries, un bureau de poste, un camping avec piscine, une pharmacie (utile au cas où), des restaurant et cafés. Ravitaillement rapide au petit « 8 à huit » où la caissière n’est pas sympa pour deux sous. Courses sommaires composées de :
-         2 bouteilles d’eau en plastique ( 1 L et 1,25 L)
-         500 g de coquillettes (c’est bon les coquillettes !!! – surtout facile à emporter).
-         2 paquets de pâtes d’amande (2 x 250 g)
-         5 barres de céréales Ovomaltine.  
Tout çà pour la modique somme de 7,68 euros. Sourire de l’épicière en supplément.  
Avant ça, je suis passé à la Poste pour un coup de tampon symbolique. Il y a une carte postale du château du Haut Koenigsbourg en guise de souvenir estival d’un collègue. La postière évasive n’est pas très sûre du lieu. Moi, affirmatif puisque j’y suis aussi passé en rando en 2005, lors de la traversée de la France.
La montée au col de Mard (885 m) est quelque chose. Dans un sous bois peuplé de jeunes chênes et de buis, la pente est raide et bien douloureuse, pour un col aussi insignifiant pourtant et inutile. Pause obligatoire au « sommet » pour reprendre souffle et faire un temps sécher le maillot. Un petit espace pas plus large qu’un tente pourrait servir de lieu de bivouac,… mais à quoi bon ici, où il n’y a pas de vue et pas d’eau ? La descente sur le hameau des Gallands (700 m), bien ombragée et tout aussi abrupte, descendant parfois à flan, alors qu’une série de zigzagues n’aurait pas été du luxe. De même que de soutenir et renforcer le sentier dans la traversée de deux petits ravins. Dans cette pente bien raide à descendre, une série de marches en bois pourrait aussi assurer le pied du randonneur tant à la montée qu’en descente. Avis aux personnes chargées de l’entretien des sentiers… si elles existent !     
L’arrivée au petit hameau des Gallands se fait dans les hauts genets odoriférants et les premières vignes. 28°C à l’ombre à 13h. Combien au soleil me direz-vous ? Désolé, pas le courage de sortir de la fraîcheur supposée de l’ombre pour assouvir votre curiosité ! Pause de près d’une heure pour laisser passer un peu la chaleur. A nouveau le tee-shirt pend sur les bâtons pour sécher, car l’inondation gagne. Une dame me suggère de passer par l’ancien GR (par la forêt) car il y fait bien plus frais selon elle.
« Le passage par le tunnel, en pleine montagne est très beau, mais bien plus dur et sans ombre »
Bon, adjugé. Le pont enjambe un ruisseau qui doit être à sec depuis belle lurette, car les pierres blanchies qui en forment le lit sont protégées du soleil par de jeunes arbustes et des herbes folles exubérantes… La piste carrossable remonte le hameau aux volets clos, passe à côté d’une plantation arboricole grillagée et croise pour la première fois le cours d’un ruisseau. Si, si, un vrai ruisseau avec de l’eau qui coule, comme dans les films ! Peu m’importe puisque j’ai fait le plein avec quatre litres, tout va bien. Depuis les Gallands, il ne faut pas moins de deux heures, pauses incluses, pour enfin en terminer avec cette ascension de l’Annapurna drômois. Rarement vu un sentier de colline qui grimpe aussi longtemps à flanc. Le souffle est court et les forces viennent à manquer. 625 mètres de dénivelé positif qu’on sent passer. Au col qui n’a que très peu d’intérêt, un randonneur est assis à se reposer lui aussi. Il habite Montpellier et fait aussi une partie du GR91. Me parle de la source dans les falaises sous les cabanes de Châtillon, des randos qu’il a faites dans les Pyrénées et ailleurs encore. Tout en discutant avec intérêt, je me fais un grand bol de coquillettes toutes neuves de Châtillon, car je n’ai pas vraiment beaucoup mangé aujourd’hui. Lui aussi a mal aux pieds dans ses grosses chaussures en cuir. Ici même, dans ces pages à la rubrique « matos », je déconseille fermement l’achat de chaussures en cuir… car je suis aussi passé par cette épreuve. Sans doute lira t-il mes conseils et autres récits, car il note l’adresse du site sur la page de garde de son… carnet de chèques !    
Il s’en va et comme dans une pièce de boulevard, arrivent presque aussitôt cinq cyclos. Ces quatre hommes et cette femme sont partis de Grenoble et vont à Sisteron. Reste plus que 172 kilomètres. Ce soir ils dormiront en gîte à Luc en Diois. L’intendance suit en voiture et apporte les sacs : le rêve du randonneur. Il faut bien y aller hélas. J’étais tellement bien allongé sur le dodo mousse, torse nu à digérer ces coquillettes, dans une petite bise légère ! La descente du col du Pinet (1195 m) vers le hameau de Miscon n’est pas difficile (2,5 km – 50 minutes), en sous bois de buis et divers feuillus. Une poignée de minutes après le départ, de l’eau sort de terre. Pas une fontaine, pas une source, juste une espèce de résurgence qui vient d’on ne sait où pour les assoiffés qui auraient oublier d’emporter de l’eau, au cas où…
C’est là la descente la moins difficile de la journée. Il en faut bien une. Un camping deux étoiles, une fontaine centrale, une vieille chapelle et une cabine téléphonique. Voilà résumé Miscon (812 m), hameau tranquille situé en cul de sac sur la D174. Je retrouve le randonneur de Montpellier à la fontaine. Il va aller dormir en direction du prochain col, à la belle étoile car il n’a pas de tente. Ca lui promet encore une belle trotte alors qu’il est déjà 18h30.
Je remplis tout ce que mon sac peut contenir d’eau soit 4,5 litres et sors tranquillement du village. Un champ fraîchement fauché fera l’affaire pour la nuit. La tente montée au milieu d’une nuée de mouches et de taons et voici qu’arrive le clou de la journée : la toilette !
Petite, spartiate mais appréciée. Avec seulement 1 litre d’eau, j’arrive à faire le tour du propriétaire. Accroupi nu dans ce champ, je savoure la fraîcheur de l’eau alors que la température culmine encore bien. Le ciel bien que voilé, semble clément.
20°C sous la tente à 22h00. Le soir tombe. 
 
Durée effective de marche : 6h20.
 

Date de création : 12/07/2008 @ 08:06
Dernière modification : 12/07/2008 @ 08:10
Catégorie : VERCORS - GR91
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