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VERCORS - GR91 - JOUR 6
6e jour – 25 juin 2008 De Miscon à sous le col de Cabre
La nuit n’a pas été si réparatrice que cela, dans ce coin de champs, à tourner et se retourner entre les creux et les bosses. Départ tranquille à 8 heures alors que le soleil pointe depuis quelques minutes déjà. Le sentier emprunte la route une centaine de mètres puis bifurque dans les champs. Blés et coquelicots forment un beau tableau champêtre. La grimpette s’amorce en direction du col de Grasse sitôt après avoir franchit le torrent du Rif sur une mini passerelle envahit d’herbes et d’orties. De Grasse (1015 m), ce col n’a que le nom, car perdu dans les bois, sans vue, sans intérêt, sans utilité, il nécessite pourtant un peu d’effort matinal. On suit pour commencer une piste carrossable, dont les trois premiers raccourcis du GR sont inutiles à prendre à la montée, fatigants avec beaucoup plus de dénivelé pour pas grand-chose. Au-delà, on appréciera de marcher en sous-bois, bien protégé des ardents rayons du soleil. Depuis Miscon, compter une heure pour le col de Grasse (203 mètres de dénivelé), qui ne restera pas dans les anales et pourrait vite tomber en disgrâce…
Dans le coude que forme le sentier pour remonter sur Les Granges, on trouvera avec satisfaction un petit ruisseau. Intéressante précision pour le randonneur assoiffé, vu la faiblesse du réseau hydrologique local traversé ! Les Granges (1043 m) sont constituées d’une vieille chapelle, une bergerie, une habitation et d’autres bâtiments à caractère agricole. Le tout relié au réseau électrique. Endroit fort intéressant et qui pourrait se décliner en gîte d’étape ? Le prochain col de Lagier (1217 m) situé à environ 35 minutes supplémentaires n’offre pas plus de panorama, à travers les jeunes chênes ou les buis. Une demi heure de descente, toujours sur ces sentiers impeccablement encombrés de pierres et de cailloux de toutes grosseurs permet d’atteindre le petit village de Lesches en Diois (1024 m). Bien que l’essentiel du bourg tienne autour du terrain de boules ombragé de robustes tilleuls en fleurs, sans disposer d’aucun point de ravitaillement, on doit lui reconnaître charme et intérêt. L’église fermée devrait pouvoir se visiter. Non loin derrière, la cabine téléphonique (à cartes) pourrait être d’un bon usage. Tout à côté de l’église, au bord de la route, un petit bâtiment carré neuf à l’extérieur et qui ne paye pas de mine devrait donner satisfaction à qui veut se rafraîchir : toilettes, robinet, miroir et douches. Je n’ai pas testé mais trouve la présence de la douche publique fort appropriée pour le randonneur harassé par les traces des aléas des sentiers sans grand intérêt de cette partie du GR91, où on est plus souvent en transpiration qu’en admiration !...
- Tenez, servez-vous, voyez s’il y a le compte.
- Non, il manque 45 centimes.
- Comment ?
- Il manque des sous !
- Quoi ? Ha… et beaucoup ?
- Non, c’est pas grave, vous me réglerez la prochaine fois.
Et de taper sur l’épaule de la fille en guise d’accommodement.
Un petit thé glacé avec un délicieux excédent de sucre termine de faire apprécier Lesches en Diois et ses tilleuls. L’heure et demi nécessaire pour rallier le prochain village de Beaurières peut être tranchée en deux parties : La première en faux plat majoritairement descendant à travers la plaine, avec vue sur les collines environnantes et la seconde, plus accentuée en sous bois clairsemé où malgré la vision d’ombre, la chaleur perçue demeure élevée. Le sentier coupe plusieurs fois la route, passe sur de longues dalles de pierre où la chaleur et la réverbération rivalisent de perfidie.
Beaurières, 740 m et 32°C à l’ombre à 12h54. Léger vent presque imperceptible. Le centre névralgique se situe au niveau de la mairie. Une petite fontaine distille avec lenteur et parcimonie un peu d’eau fraîche. Il n’y a pas de réseau, mais une cabine téléphonique à cartes en face. La Poste est fermée depuis longtemps si on en juge par les locaux désaffectés aux fenêtres poussiéreuses. Cela est de plus corroboré par une inscription manuscrite sur la porte de l’école :
L’épicerie vient de fermer aussi, il y a quelques minutes, à 13 heures. Dommage car j’aurai bien amélioré l’ordinaire avec un peu de fromage et de saucisson. Il fait décidément bien trop chaud pour marcher ces jours-ci. Aussi je décide de stationner à l’ombre une grande partie de l’après-midi, jusqu’à 16h30. Cette pause obligatoire est mise à profit pour une petite lessive : une paire de chaussettes, un caleçon et un tee-shirt qui seront presque secs au moment du départ. C’est la journée du klaxon aujourd’hui car après le fromage de chèvres ce matin à Lesches, voilà le boucher ambulant qui fait une arrivée tonitruante dans le village. Immédiatement et avec la vitesse qui peut les caractérise, des mamies en bob et charentaises s’acheminent, porte-monnaie à la main. Et des côtelettes par ci, du jambon par là, des tripes, du foie, en veux-tu, en voilà ! Arrive mon tour et le choix est bien moindre : pas de pain, ni de gruyère facile à transporter.
- Et pour vous, qu’est-ce que ce sera ?
- 1 saucisson, 1 barquette de carottes râpées et deux petits picodons
- 10,94 euros.
Comme le petit vieux de Lesches, je n’ai pas assez de petite monnaie et propose d’aller rechercher le solde de l’autre côté de la rue. Le boucher magnanime, dit que ce n’est pas la peine. Bien gentil de me laisser tout cela pour « seulement » dix euros ! Pour ma grand-mère pas encore habituée au passage à l’euro, çà fait tout de même 65,59 francs d’avant ou 6559 anciens francs…
Non non, l’arrivée de l’euro n’a pas dopé les prix, je peux en témoigner !!!
Délicieuses et rafraîchissantes ces carottes, dégustées face à la mairie, sous le toit ombragé d’un gros disjoncteur, sur la rue principale qui sert aussi d’axe routier. L’après-midi s’étire à regarder passer les voitures.
La montée en direction du col de Cabre (1180 m) n’est ni intéressante ni pertinente. Quelques hectomètres de goudron pour quitter les dernières maisons du bourg puis c’est l’entrée en sous-bois. On longe un ruisseau jusqu’à passer sous la ligne de chemin de fer, grâce à un tunnel conjoint : piéton et ruisseau.
Un peu plus loin, le sentier prend rigoureusement de la hauteur, sans crier gare. Il y a successivement plusieurs ravins de terre sèche et dure comme du béton à gravir. On apprécierait de trouver là un peu d’aménagement de sentier, comme par exemple quelques marches, une ou deux traverses de temps en temps pour poser le pied d’appui. En même temps, depuis Châtillon en Diois le GR91 est d’un tel ennui que les randonneurs ne doivent pas s’y presser trop.
Tant qu’on était sur le plateau, il y avait du panorama, des paysages de montagne, des animaux ou des fleurs à voir. Depuis Châtillon, le GR n’est que succession inutile de saute-mouton au dessus des collines boisées où il n’y a rien à voir.
Je comptais atteindre le Mont Ventoux et continuer plus au sud. La rando s’arrête là avec beaucoup de déception.
Durée effective de marche : 5h30.
Bilan du GR91 :
- Bon balisage général.
- Cairns et balisage sur le plateau, panneaux et balisage dans les collines de la Drôme.
- Pas d’eau ou en de rares occasions en dehors des villages.
- Ravitaillement : hormis à Châtillon en Diois, il est illusoire ou fait l’objet de beaucoup de chance.
- Bivouac : Rares sont les emplacements de bivouac en sous-bois ou aux cols. Le mieux étant de trouver un champ à proximité des villages.
Date de création : 13/07/2008 @ 14:05 Réactions à cet article
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