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CHARTREUSE - GR9 - JOUR 1
1er jour – mardi 15 juillet 2008 De Chambéry (les Charmettes, maison de Jean Jacques Rousseau) aux granges de Joigny.
Départ pour cette nouvelle randonnée des Charmettes, la maison musée de Jean Jacques Rousseau. Lorsque j’étais à l’école on nous parlait toujours du temps que l’écrivain avait passé aux Charmettes. Dans mon esprit d’enfant peu au fait de la géographie qui dépassait le bout de mon nez, j’avais imaginé qu’il habitait au col de la Charmette (1261 m), entre Grenoble et Saint Laurent du Pont et je commençais déjà à le plaindre ! Quelques années plus tard, j’ai lu les « rêveries d’un promeneur solitaire » car je me promène aussi seul et pensais trouver là, récits de voyages forts intéressants ou pertinents, pour le moins dépaysants ou récits mythiques. Que nenni ! C’est d’un norme ennui indéfinissable…
J’espère au moins que mes modestes récits de randonnée ne produisent pas le même effet sur le lectorat ?!!!
Nous sommes mardi, jour de fermeture des musées. Dommage car j’aurai apprécié associer randonnée et visite culturelle. Retournons l’inconvénient en avantage : le jardin libre de visiteurs et les abords de la maison sont à moi pour une petite divagation solitaire, avant d’attaquer la montagne de Chartreuse !
Le jardin faussement rendu à la liberté permet de déambuler entre des plates-bandes de plantes médicinales, condimentaires et potagères. Rien à part le crissement des gravillons de l’allée ne perturbe le silence. Au loin, derrière Chambéry, le massif des Bauges vient faire rempart de sa masse englobante à la préfecture de la Savoie.
Des Charmettes, le sentier est alternativement balisé façon GR (blanc et rouge) et sentier de pays (jaune ou jaune et rouge). Un balisage et des panneaux minimalistes permettent néanmoins de monter sans trop de difficultés à la Croix de Coche. Entre les champs, les petits hameaux et les sous-bois tranquilles. Tellement tranquilles qu’on surprend ici un petit renard en bordure de près à une trentaine de mètres. Il sautille dans l’herbe, s’amuse sans doute avec une proie. Pas le temps de sortir l’appareil, le râle de la fermeture éclair effraye le goupil qui, agile plus que tout, va se réfugier en quelques secondes sur les hauteurs d’une pente abritée de feuillage dense. Du coin de l’œil il me regarde passer sur le sentier…
Depuis les Charmettes, une bonne heure vingt est nécessaire pour emprunter larges pistes carrossables, sentiers perdus sous la forêt de buis et même un peu de route goudronnée afin d’effectuer trois lacets entre deux hameaux sans nom, sans habitants. Aux dernières maisons, on trouvera avec plaisir une fontaine d’eau fraîche et vivifiante. La seule avant ce soir. De la Croix de Coche (610 m), le panorama est barré par une large ligne électrique et la végétation tout autour. Au loin se distingue timidement Chambéry et l’amorce du lac du Bourget. Suivre la direction du « sentier de la Coche ». Toujours en sous bois de buis et divers feuillus, il grimpe doucement et s’en va en direction des vignes de Montmélian que l’on peut apercevoir dans les rares trouées de végétation, ce qui témoigne d’une excellente présence ombragée. Jonction avec un peu de goudron et quelques maisons (la Grande Montagne), sous l’horizon se dévoile le Granier (1933 m) que l’on contournera demain. Ses hautes falaises et son aspect de monumentale figure de proue en imposent, même d’aussi loin. On marche ensuite sur de longues dalles de pierre où subsistent quelques « vestiges préhistoriques » avec certains fossiles bien visibles.
Au passage sous les lignes à haute tension, une clairière artificielle permet de se localiser facilement. Dès lors, le large chemin de terre pierreux, agréable au demeurant n’en finira plus de monter, un peu, beaucoup, difficilement, durablement jusqu’à « Le Pelleyer » (1260 m). Carrefour de chemins et faux plat temporaire d’une centaine de mètres seulement avant d’en reprendre pour une demi heure de belle grimpette en sous-bois certes, mais parfois à quelques pas de la falaise qui doit surplomber un bel à-pic. Parfois une rafale de vent venue de la falaise apporte un soupçon de rafraîchissement bienvenu. Les nombreux brins de muguets qui ont décidé de pousser ici, au bord de la falaise, sur cette pente boueuse et parfois glissante ont en plus du grand air, la chance du panorama car le lac du Bourget se dévoile bien plus d’ici ! Ca monte, ça monte jusqu’à la Pointe de la Gorgeat (1433 m).
Les branches s’écartent, les feuilles se dispersent et offrent au randonneur pour le moins exténué un beau panorama sur les journées de marche à venir, jusqu’à Chamechaude dans le lointain, signe indiscutable que la rando sera courte. Un randonneur alsacien, plutôt sympa et sans doute avide de discussion comme moi, admire le paysage. Venu pour quatre jours en Chartreuse, il est ici depuis… un mois maintenant ! Il effectue des balades à la journée au départ d’un camping qui lui sert de camp de base. Nous parlons une bonne heure de randos locales ou plus lointaines. Il dit qu’il n’a jamais eu d’ampoule ou alors peut-être une fois. Quelle chance !
Il est 19h30, la fatigue pèse et le sentier descendant vers les granges de Joigny, comme tout autour, envahit de boue et de passages humides ou glissants. La descente en sous-bois facile dure quarante minutes sans trop se presser. Pendant la descente, je me fais la réflexion que ce lieu-dit pourrait être un bon endroit de bivouac si seulement il y avait un peu d’eau. Sans doute n’est-ce qu’un regroupement de ruines, tas de pierres blanchies par des siècles d’oubli au milieu de champs d’orties insalubres ? Comme quoi il ne faut pas se fier à ses préjugés parfois ciselés défavorablement par la fatigue pesante des heures de marche. Les granges de Joigny (1200 m) sont en fait un minuscule hameau de petites maisons restaurées en bordure de prairie oblongue et faiblement pentue dont les derniers rayons du soleil participent à l’effet de plénitude et de satisfaction totale. Tendez l’oreille, là en contrebas du chemin gazouille une belle fontaine d’eau fraîche (la carte ne mentionne rien, pas plus que le topo guide soit 13,20 euros de foutaise et de renseignements obsolètes, imprécis ou bâclés ???).
Aller, adjugé, nous passerons la nuit aux granges de Joigny. Par simple politesse, je respecte les usages qui veulent qu’on demande la permission au propriétaire de dormir dans son champ. Justement il est là qui termine de faucher.
« Oui, tant que c’est pour une nuit, ça ne dérange pas. »
Je vais planter la tente en toute tranquillité à l’extrémité du champ, dans la partie la moins pentue.
Les derniers promeneurs s’en vont chassés par la disparition inéluctable du soleil.
- Vous allez dormir là ? demande un promeneur intrigué, voir suspicieux à mon encontre.
- Ben oui !
- Vous avez demandé l’autorisation au paysan ?
- Ben oui !
- Bonne nuit alors.
- Merci !
Le soleil se couche à 21 heures environ.
Pique nique sous la tente. Je n’y vois plus rien pour écrire à 22h05. Normal, car j’ai délibérément fait le choix de n’emporter que l’essentiel pour cette mini randonnée de quelques jours. Donc la lampe frontale est passée à l’as cette fois-ci ! 18°C sous la tente.
Durée effective de marche : 5h06
Date de création : 29/07/2008 @ 10:55 Réactions à cet article
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