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PYRENEES - GR10 - JOUR 25
Jour 25 – Jeudi 5 août 2004 Réveil 6h00 – Lever 6h10 – Départ 6h40 !
Les Espagnols, comme je m’y attendais ont fait du bruit avant de se coucher, en parlant fort et le chef de la bande (ils sont trois) qui ressemble à Antonio Banderas, en plus moche, parle d’une voix grave et forte. Ces deux acolytes sont Sancho Pansa et le sergent Garcia ! J’aurai surtout apprécié qu’il y ait un Bernardo dans le lot !!! Bruyants et un peu crétins ces Espagnols, comme la plupart que j’ai rencontré durant le périple. Peu aimables, pas discrets, bruyants, etc. Durant toute la nuit, « Antonio Banderas » ronfle d’une voix de stentor, en duo avec l’un de ses sous-fifres. Le crétin en chef ronfle si fort que je trouve difficilement le sommeil, voyant les heures s’égrainer au cadran de ma montre. Mais ma vengeance est proche, car à 6h00 retentit l’alarme de cette montre, un peu aigue mais discrète et quelques minutes plus tard, c’est au tour de la « Marche turque » de retentir bruyamment. Je jubile ! Je leur en remets un petit coup, lors de la répétition dix minutes plus tard ! Le chef de bande demande à ses copains si ce sont leurs alarmes et quelle heure il est :
Sans être aucunement peigné, lavé ou rasé, je quitte le gîte d’Eylie d’en Haut à 6h40. Un record, même un exploit du à ces crétins que je souhaite mettre hors de ma vue au plus vite. Direction le col de l’Arech (1802 m). Temps couvert ce matin, humide avec 10°C. L’ascension vers le col serait agréable, s’il n’y avait pas toute cette malheureuse végétation de bruyère et d’airelles qui inondent littéralement le sentier. De plus, comme il a plu, toute la végétation est trempée et cette « détrempassion » se retrouve vite sur mes chaussettes et mes chaussures qui bientôt dégorgent littéralement. Je savais bien que j’avais oublié d’imperméabiliser mes chaussures, avant de partir ! D’incessants lacets faisant gagner deux mètres de dénivelé tailladent les flancs de la pente herbeuse où s’épanouissent, croissent et se multiplient des milliers de plants d’airelles. C’est à croire que ces lacets de faible inclinaison ont été faits et pensés pour les adeptes de la cueillette ! Ami randonneur du dimanche, « enfin surtout si ça monte pas trop ! », prend ton courage à deux mains, des seaux et ton traditionnel peigne à airelles, emportes la grand-mère et le petit dernier, et en quelques minutes tu feras une récolte miraculeuse. Si tu consens à monter un peu, tu seras pleinement heureux, ami randonneur dominical, car là est bien le coin des airelles.
La végétation est tellement trempée et le col encore loin, que je pense attraper une pneumonie avant d’y arriver ! Une bifurcation avec un « abri de berger en pierre », j’attaque le petit déjeuner, avec deux comprimés de vitamines. Au col, rien à voir que du brouillard. Descente à la cabane de l’Arech, une trentaine de petits lacets sur un sentier de terre, à travers la fougère. Je me laisserai bien aller à trottiner cette fois-ci, tant la nature du sol est agréable, mais je veux aller loin aujourd’hui, donc pas de prise de risque inutile. En forêt, je rencontre un randonneur qui se promène quelques jours sur les sentiers espagnols. « 25 jours pour venir d’Hendaye, vous cavalez… ». Pas suffisamment à mon goût hélas, à cause de la pluie. A proximité de la passerelle de Grauillès, alors que le soleil fait une apparition de 20 minutes, je me pose et essore mes chaussettes qui sont dégoulinantes.
Arrivé à la cabane de Besset, je m’abrite un peu du vent et du froid brouillard, dans cette cabane rudimentaire mais qui serait un bon abri en cas de pluie. Petit grignotage de biscuits pour chien et une tablette de chocolat. La note stipulant aux visiteurs qu’ils seraient aimables et avisés d’entretenir la réserve de bois me fait sourire. Non pas que cela soit indécent ou illusoire, mais en plein alpage, où donc trouver du bois ??? A moins de l’apporter avec soi ? Je monte au Clot du lac avec la polaire, car le temps s’est rafraîchit. Une cabane au sommet. Juste avant d’y arriver, je remarque une grosse tâche brune en contrebas et assez loin. C’est gros et ça bouge ? Une deuxième plus petite aussi. Serait-ce un ours ?
Mystère. Alors que je pensais être définitivement débarrassé de ces trois crétins d’Espagnols, ils surgissent à la cabane. Je reconnaîtrai entre mille la voix d’Antonio. Sitôt arrivé, il me fait un signe de la main. Pfffffff… Je prends mon sac et descend assez rapidement sur le refuge du Pla de la Lau. Bonne descente, mais je la juge un peu longue en alpage, alors je me permets quelques petits hors piste délicieux, sur cette herbe rase et sèche. Total bonheur ! En bas, au bord du parking, je mets mes pieds à l’air. Ils sont aussi fripés qu’un nouveau né ! Changement de chaussettes, car les chaussures sont mouillées à l’extérieur et c’est l’humidité des chaussettes qui mouille les chaussures de l’intérieur ! Je demande à un randonneur tout de kaki vêtu, même le sac à dos, s’il connaît la cabane d’Aouen, si c’est plat et s’il y a de l’eau… Gentiment, il prend du temps, déplie sa carte, se met à quatre pattes à côté de moi et consulte sa carte. « Non, dit-il catégorique. Y’a pas d’eau là-haut ». Je remplis donc mes 3 litres réglementaires et m’en vais avec des chaussettes sèches. Je manque de mettre le pied sur une petite vipère de 30 centimètres, lovée contre une pierre. Elle s’enfuit doucement. Je n’aime pas bien ce genre de bestiole …
Encore quelques touristes et me voilà seul. Zigzag en forêt, puis en alpage et se découvre « enfin » la cabane d’Aouen, collée au rocher. A ses pieds coule un magnifique torrent ! Une petite dépendance mitoyenne est ouverte. Un réduit de deux mètres sur trois, à peine. Je m’y installe à l’abri du vent. Durant cette longue et belle journée de marche où je ne me suis pas énervé et n’ai pas dit de grossièreté ; j’avais hâte d’arriver au soir et de planter ma tente. Pour me retrouver seul, dans mon minuscule réduit de toile, indépendant, tranquille, solitaire. Sans autres ronflements que les miens à supporter. Ni bruit, ni voix, ni rien. Et me voilà dans cette cabane, c’est ben aussi, je suis seul ! Je suis seul mais je pus. Je ne sens pas la hyène, ni le chien mouillé. C’est pire car je sens le hamster. Jovial certes, mais le hamster tout de même. Excepté celles du sang et du vomi, toutes les odeurs humaines nauséabondes infestent mon corps et mes vêtements surtout. Je pus et je me dégoutte totalement. Mais je fais avec. Il faut bien. Toujours pas de réseau aujourd’hui. Lorsque je serai à Saint Lizier d’Ustou, j’aimerai bien retrouver le type rencontré à Bidarray et qui habite ce village… Une douche et une lessive ne seraient pas pour me déplaire ! La Providence fera bien ce qu’elle voudra.
Repas du soir :
- soupe de 10 légumes
- 1/3 restant des pâtes avec une soupe au persil, avec l’eau qui reste
- 1/2 sachet de purée
- 1/2 tablette de chocolat
- 1 petit thé, toujours sans sucre.
Demain l’objectif est d’atteindre les carrières d’Estours.
Couché à 21h50. Il fait 18°C dans mon réduit, à 1620 m.
9h15 de marche effective
Date de création : 20/08/2008 @ 11:26 Réactions à cet article
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