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PYRENEES - GR10 - JOUR 30

Jour 30 – Mardi 10 août 2004

 
Réveil 7h00 – Lever 7h30 – Douche – Petit déjeuner 8h00.
La journée s’est mieux terminée qu’elle n’avait commencé…
 
Une petite averse a sévit durant la nuit. Quelques éclairs et beaucoup plus d’eau. Le carillon de l’église d’Aulus joue à 7 heures. Je profite encore un peu du confortable matelas qui m’est offert ici et file prendre une douche bien chaude. Agréable et chaude. Un délice, un bonheur, un plaisir. Où est quand sera la prochaine ?!!! Petit déjeuner en compagnie du couple de Grenoble (lui ressemble à François Valery et elle à Nicole Kidman) et de la famille d’Annecy. Tartines de confiture. Dehors le ciel est bas, gris, couvert de brume tournant au brouillard. Rien de bien réjouissant : il faut partir, quitter le gîte, la chaleur, le confort, alors que la météo ne promet rien de bon… Je prépare mon sac désespérément lourd avec toutes ces provisions qui doivent durer au moins 5 à 6 jours, le temps de sortir de l’Ariège et d’avancer un peu sur les sentiers des Pyrénées orientales. Dernier petit mot au patron, qui m’indique la direction du GR et me dit : « Préférez pas plutôt rester là, avec la pluie qui est annoncée ? Enfin, les deux premières heures se passent en forêt, vous serez un peu à l’abri. ». Je remercie pour l’accueil tout à fait sympathique et m’en vais doucettement sous une pluie fine, un crachin breton. A la sortie du village, près d’un calvaire au Christ pudique, revêtu d’un ample « paréo », un grand-père m’aborde : « Vous faites le GR10 ? ». Il m’indique un raccourci,… en suivant tout simplement la route !
Quant à la météo, il n’est guère optimiste. La montée vers le plateau de Courmebière se passe effectivement en forêt, sur des pentes douces, plutôt agréables et point trop agressives. Néanmoins le sac me fait mal au dos et aux épaules, car la capacité optimale est bien remplie. Mais c’est 3 litres d’eau et quelques kilos de nourriture qui me sont utiles pour la suite. De plus, je suis reposé et presque en pleine forme, alors je peux bien me défoncer un peu le dos durant les deux ou trois prochains jours. Sur un gros rocher en bordure du sentier, quelqu’un a peint une croix de Lorraine tricolore. Sans doute la même personne d’Aulus qui a construit un petit monument devant chez elle à la gloire de la résistance, avec ces mots d’une retentissante évidence :
« Vivre libre ou mourir »
La montée au Port de Saleix n’a rien non plus de difficile. Plusieurs larges lacets dans de la montagne à vaches. Celles-ci sortent du brouillard, aux environs d’un bel abreuvoir. Le ciel tente de s’éclaircir. La luminosité augmente. Je fais l’effort de relever la tête, pour chercher une éclaircie, une lueur d’optimisme et chaque fois l’espoir est vain. Une petite heure de virons agréables et apparaît le panneau indicateur et multidirectionnel du Port de Saleix. On n’y voit pas à 10 mètres. Bonne brise. Il ne pleut plus depuis Courmebière. Petite pause de neuf minutes, le temps d’alléger le sac de 100 grammes, en avalant une tablette de chocolat, et je poursuis l’ascension dans le brouillard. Des zigzag plus serrés et un dénivelé bien plus important fait suite. Un balisage fréquent, des cairns, tout va bien. Le sentier est fait de plusieurs chemins, raccourcis et pistes se croisent. Je monte, monte et monte encore, jusqu’à me retrouver, au bout d’une bonne demi heure, au sommet d’un je ne sais quoi, une espèce de sentier de crête, horizontal et facile. Je me dis « tiens, on arrive à un col et on va finir par descendre sur le lac et le refuge de Bassiès, pas de soucis… » Le sentier de crête est noyé dans le brouillard, diminue en largeur de manière rapide et donc inquiétante. D’un bon mètre, il passe à vingt centimètres, puis dix, sur un tracé des plus aléatoires. Plus de balisage depuis longtemps. Me voici cheminant sur les crêtes du Mont Ganias (2006 m) et presque à faire du califourchon au sommet des crêtes. Avec mon lourd sac à dos, certains passages me semblent peu évidents pour un GR. S’il n’y avait pas de brouillard, je n’aurai certainement pas eu le courage de m’aventurer sur ces cimes là. J’avance toujours, espérant trouver un vrai sentier qui me ramènerait quelque part, mais peine perdue, car le fil de crête continue sans rien de concluant ni de rassurant à l’horizon. Il faut me rendre à l’évidence, je me suis encore perdu, comme une buse, comme un couillon, surtout un vrai con. Il n’y a pas d’autres mots et peu d’excuses même si le brouillard est important, je n’ai qu’à ouvrir mes yeux de temps en temps, et surtout je ferai bien d’enlever les « peaux de saucisson » qui les recouvrent. « Et voila, putain, encore dans les choux ».
Peu désireux de faire demi tour sur des crêtes aux « passages » abruptes, étroits et parfois en à-pics, je décide de descendre dans le vallon de droite et d’opérer un demi-cercle qui devrait me ramener sur le GR. Hélas, ce vallon est assez profond, truffé de plants d’airelles, de bruyères et de fougères détrempées. Bien vite mes chaussures, chaussettes et bermuda sont à l’unisson de la végétation. Et dire que j’avais pris grand soin, dans la montée jusqu’au plateau de Courmebière, de ne pas trop affliger mes chaussures. En dix minutes, il me semble que les chutes du Niagara coulent sous mes pieds. Je descends au fond du vallon, avec lenteur extrême car la végétation haute et luxuriante cache la vérité du sol, les pierres, les trous, les bosses. Quelques glissades et chutes plus tard et après de longues hésitations dans le brouillard, j’arrive au fond du vallon. Je ne sais pas où je suis, jusqu’à ce qu’une vache fasse retentir sa cloche et que j’entende une voiture… Le brouillard se lève et… Oh non, me voilà revenu à hauteur de l’abreuvoir de Courmebière, là même ou j’étais 3 heures plus tôt. Je ne me suis pas énervé jusque là, mais un profond dégoût m’envahit alors. Dégoût de moi, et de ma nouvelle faiblesse d’orientation qui m’a cette fois-ci coûté 3 heures de marche inutiles avec des chaussures trempées.
Sans faire de pose, je remonte illico presto au Port de Saleix en trois quart d’heure seulement. Brouillard plus intense encore. Petite pause nécessaire de sept minutes pour essorer les chaussettes et repartir à l’assaut de ce col, en ouvrant les yeux cette fois-ci…
Je suis suivi par un groupe de jeunes parisiens qui commencent une boucle de sept jours dans la région. On me dit que la météo s’améliore demain… Je reprends les mêmes lacets en serrant plus à gauche cette fois. Et comme par miracle, apparaît une mini intersection avec le GR balisé, qui descend vers l’étang d’Alate… Tout à l’heure, il y a une éternité, je suis passé à deux mètres de là, sur un autre petit bout de sentier et me suis fait couillonner en beauté. Petite descente sur cet étang noyé de brume, remontée et changement de vallée pour découvrir le refuge de Bassiès et ses lacs en enfilade. Vu d’ici, c’était si simple ! Petit pano. Descente au ralenti sur un sentier truffé de grosses pierres qui cassent le rythme et arrivée en bordure du refuge. 16h04 tout de même. Petite pause et quelques biscuits pour chien en guise de pain. Lorsque je tire sur ma gourde, elle semble vide. Je n’imagine pas avoir bu 3 litres depuis le départ d’Aulus et suppose plutôt l’avoir percée lors d’une mauvaise dégringolade…
Quelques étangs en terrasse, le lac de Bassiès et d’autres encore se découpent dans cette petite vallée qui ressemblerait presque à un bout de Scandinavie. J’avais espéré dormir à Mounicou ce soir et l’affaire est mal engagée, car le village est annoncé à 4 heures de là ! Je descends encore un peu, pour m’éloigner du refuge et trouve un coin de pelouse magnifique en amont du dernier lac de barrage. Un ruisseau l’alimente que demander de plus ? Les sardines s’enfoncent comme dans du gazon : j’aime çà. De plus le terrain est plat et le cadre idyllique. Dommage qu’il n’y ait pas de réseau. Chaussures, chaussettes, tee-shirt, casquette et slip sont trempés. Qui sera sec demain matin ?
Repas du soir :
-          soupe à l’oignon pour 4 personnes (en 2 fois)
-          1/2 sachet de purée, pour ne pas perdre les habitudes !
-          1 peu de fruits secs
-          2 sachets de thé avec du sucre, car j’en ai 500 g
-          1 peu de quatre quart.
 
Un vrai et bon repas de bombance ou peu s’en faut !
François Blanquat, de la cabane d’Uls (et surtout de Toulouse !) me disait que ce qui comptait pour un bon thé, c’était l’eau et sa qualité. Je dirai qu’avec du sucre en poudre, qu’elle que soit l’eau, le thé passe bien, le thé passe mieux !
Petite journée effective de marche aujourd’hui, surtout avec ces trois heures perdues.
L’objectif à atteindre pour demain ? Simplement tenter de trouver un peu de réseau. Le reste importe peu, tant que j’avance, tant que j’approche inéluctablement de Mérens…
Couché à 22h10. Je dors en « pyjama », car ça caille un peu.
 
7h26 de marche effective
 

Date de création : 21/08/2008 @ 08:50
Dernière modification : 21/08/2008 @ 08:52
Catégorie : PYRENEES - GR10
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