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PYRENEES - GR10 - JOUR 33
Jour 33 – Vendredi 13 août 2004 Réveil 6h00 – Lever 7h15 – Départ 8h00 – 10°C
Pas eu de vilaines gouttières cette nuit et pourtant de petites et fréquentes averses se sont succédées. C’est bien, je suis content ! Je plie la tente au milieu des herbes hautes détrempées et cela non plus n’augure rien de bon pour la journée de marche qui s’annonce. Hier, le chasseur avait dit qu’on était à 45 minutes de Coudènes. Il m’en faut 55 pour atteindre ce qui n’est rien d’autre qu’un parking en gravier. Bon balisage pour descendre, car le sentier est parfois peu visible en forêt. Plus haut, encore des zones marécageuses et des marigots boueux à franchir. Quand donc cela finira t-il ?
A Coudènes, un couple de randonneurs du dimanche, lourdement chargés, hésite sur l’itinéraire de la balade qu’ils vont effectuer. Sont pas très chauds pour monter 300 mètres de dénivelé et les descendre de l’autre côte. Je ris sous cape, évidemment. D’après le graphique du topo guide, la marche sur la cabane d’Artanan avait l’air soutenue, mais sans plus ! Ben mon cochon ! Il s’est encore bien planté celui-là ! Quelques passages dans les fougères détrempées suffisent à inonder mes chaussures pour la journée. N’étant pas très pressé et n’ayant pas très envie d’attaquer cette longue montée, je prends un peu de mon temps pour éviter toujours un peu de se mouiller et çà me ménage de précieux instants de semi repos.
Je savais bien que j’avais oublié des choses importantes avant de partir. Cette marche en conditions humides m’y fait douloureusement référence :
1) J’ai surtout oublié d’emporter une mini paire de guêtres qui monte à mi mollet.
De cette manière mes chaussettes auraient été préservées du contact des herbes et fougères trempées et cette eau ne se serrait pas retrouvée sur mes chaussettes puis inéluctablement dans mes chaussures, à faire floc… floc, toute la journée. C’est bon pour tomber malade ça, de marcher avec des chaussures trempées. Donc de mini guêtres s’avèrent utiles.
2) une machette légère (sans rire !) pourrait aussi permettre d’ouvrir le sentier dans les grandes fougères détrempées, sans pour autant recueillir l’humidité sur mes pauvres vêtements et chaussures…
Après le bain de pieds forcé, on attaque l’ascension dans le bois de la Fajousse. De nombreux petits zigzags, à flanc de colline, qui n’en finissent pas de tourner et de monter, sur un sol de terre humide, parfois glissant. Des bâtons s’avèrent utiles à la montée comme à la descente, même s’il n’y a rien de dangereux. Y’a « juste » un sacré dénivelé et des bâtons aident bien à pousser à la montée et retiennent aussi à la descente. Comme j’en ai un peu marre d’essuyer les fougères avec mon bermuda, je me laisse doubler par deux filles, assez lourdement chargées. Elles sont parties de Siguer et vont à Mérens par le GR. Quand je dis tenter de faire la traversée en espérant arriver à Banyuls, l’une des deux dit avoir entendu à la radio un type interrogé à ce sujet et demande si c’était moi ! Ben non, pas encore ! Faut d’abord que j’arrive à Banyuls, ensuite pourquoi pas !
Je m’arrête une vingtaine de minutes à la cabane d’Artaran. La partie réservée aux randonneurs est couverte au sol de paille de trente bons centimètres de paille. Quelle chaleur agréable une nuit ici doit prodiguer ! Il y a un gros barrage au loin. J’avale une tablette de chocolat, ce sera mon seul repas jusqu’au soir. Pas de réseau.
L’arrivée sur le plateau de Beille est en décalage avec moi : restaurant d’altitude, parking, voitures, cars et touristes. Une cinquantaine de vaches divagante. Démesurément long est ensuite le chemin sur le plateau de Beille, en un long faux plat vallonné, sur une piste de terre agréable. Tout va bien jusqu’au col des Finestres (1967 m). Ensuite, c’est de la vraie montée dans le brouillard. Jusqu’au col de Didorte on est dans un vallon, assez abrité et le sentier est bon, même dans les éboulis. Mais la vraie difficulté du jour surgit juste après : j’ai nommé la « crête des isards ». Une immense croupe herbeuse au début, puis faite de rochers qui semblent ne pas en finir de monter et de durer. Et dans le brouillard, on perd la notion de distance, d’orientation et d’altitude. Seul le cadran de la montre prouve qu’on avance bien ! Panorama bien restreint, avec quinze mètres de visibilité !
Car d’isards nulle trace. Quelques moutons de-ci, de-là, apeurés de me voir surgir du brouillard et vraisemblablement prêts à sauter dans le vide pour échapper au supposé monstre que je suis !
La grande majeure partie du parcours sur les crêtes se fait sur une espèce de plateau herbeux large. Plus loin, dans les rochers, le sentier se fait plus étroit, mais sans danger. Que c’est long dans le brouillard. Et on croit toujours avoir franchit la dernière crête, vaincre la dernière montée, quand une autre, plus haute encore sort du brouillard…
Le panneau indicateur du col de Belh fait plaisir à voir, car il permet enfin de se localiser et il indique le refuge de Rulhe à trente minutes, juste derrière un dernier petit col symbolique. Gros refuge celui-là. Bleu métallisé. Le panorama doit y être très beau, sans nuages ni brouillard. Une femme lit dehors, allongée sur un matelas. Sans doute la gardienne. Il fait 14°C seulement. Pas de réseau.
J’aurai aimé m’arrêter, discuter, acheter un sandwich aussi avec mes derniers euros, mais il règne une odeur nauséabonde de marigot pestilentiel, de plus deux chiens jouent et courent autour de moi. J’ai besoin de tranquillité et tourne assez vite les talons, en direction de l’étang bleu. Avec une belle balade comme celle-là encore effectuée, il me reste bien la force pour monter au col des Calmettes, mais la descente sur l’étang bleu est un vrai cauchemar, au milieu de ces éboulis de pierres et de rochers. Bon balisage là encore, mais la fatigue est là et je descends très lentement vers cet étang que je ne découvre que lorsque j’y suis. Entouré de pierriers. Je déniche un petit coin de terre plat (aménagé, c’est évident) et plante ma tente. 18h18. Petite corvée d’eau où des bébêtes similaires à celles trouvées au lac sous le col de Madamète, nagent gaiement.
Fait froid ce soir sous la tente : 10°C à 21h00.
L’étang bleu est à 2132 m. Sans doute la nuit la plus haute depuis le début ?
Demain j’atteins ENFIN Mérens et quitte définitivement le département de l’Ariège. Reste plus que les Pyrénées orientales à traverser,
soit 184 kilomètres jusqu’à Banyuls.
Couché à 22h00.
8h21 de marche effective
Date de création : 21/08/2008 @ 18:33 Réactions à cet article
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