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PYRENEES - GR10 - JOUR 39

Jour 39 – Jeudi 19 août 2004

 
Réveil 6h00 – Lever 7h30 – Départ 8h20 – 18°C à l’intérieur de la cabane de Bonne Aigue.
Nuit somme toute très agréable passée dans la cabane de Bonne Aigue, à 1741 m, coincée entre la piste forestière et le ravin. Le vent s’est calmé à l’approche de la nuit et donc pas une fois, la lourde porte métallique n’a claqué en un vibrant écho. Comme ce matin je n’ai pas la tente à plier, je peux bien m’accorder 20 minutes de plus « au lit », c’est toujours ça de pris.
Quelques dernières photos de la cabane fréquentée aussi par des Scouts d’Europe de Perpignan (Tags au noir de bouchon) et j’attaque le GR en direction d’un col sans nom, à 2253 m, au pied du Canigou. Le sentier monte doucement en sous-bois, sans à-coups brutaux mais plutôt de bons lacets assez faciles et agréables, à la fraîcheur du matin. Plus haut, des chevaux sont en liberté près d’un abri de pierre. Cette vision de chevaux dans la montagne me rappelle le pays basque, les premiers jours depuis l’océan. On dirait que la boucle commence à se boucler tout doucement !
Plus loin sur le sentier montant en pentes douces, je croise deux jeunes femmes qui viennent du refuge des Cortalets. Immanquablement, je leur demande si on voit bientôt la mer ! Elles me disent que depuis le refuge, on voit la région de Perpignan et la mer. Plus loin dans l’ombre, elles ont vu des isards. Je viens d’Hendaye et elles sont bluffées. M’intéressant peu ce matin à la faune pyrénéenne, je n’ai pas vu les isards de ces demoiselles. Par contre, j’avais grande hâte d’arriver au « col » et de distinguer au loin le scintillement magique de la mer, le but ultime, la quête suprême, la fin des souffrances… Espoir déçu, car s’il fait très beau ce matin, le ciel au loin se confond hélas avec la brume…
Ce sera pour plus tard la mer, pour plus loin.
Il reste encore (hélas) bien d’autres cols susceptibles de m’offrir en récompense.
Agnès, la gardienne de refuge ne m’avait pas menti non plus : Le refuge des Cortalets est bien une « usine à touristes ». Ceux qui n’empruntent pas directement la piste carrossable avec leur voiture particulière, sont transportés en 4x4 jusqu’au refuge situé à 2150 m, et ce, par fournée de 6 à 8 véhicules. Avant d’attaquer la grimpette du Pic du Canigou (1 heure seulement d’ici, réalisable en baskets d’après le faible équipement constaté), une petite pause au bar s’impose. Et là, c’est le coup de barre, avec un Orangina à 2,50 euros ! J’en profite pour faire recharger mon portable. Les 4x4 défilent. La patronne, une blonde jaune paille ressemble à Brigitte Bardot quand elle aura 85 ans, c’est pour dire ! Elle parle autant qu’elle fume, avec quelques piliers de comptoirs déjà là. Non, décidemment, rien d’intéressant à faire ni à voir aux Cortalets. Le Canigou ? Ooooof, je le laisse volontiers aux touristes. Une heure de grimpette dans la journée leur fera du bien !
Maintenant j’ai hâte d’arriver à Banyuls et le plus court chemin sera le mieux, sera le mien. Fini les variantes et autres « hors GR ». Du refuge des Cortalets au Ras del Prat Cabrera, une heure s’écoule à descendre la piste forestière en terre. Le cheminement y est plutôt agréable et facile, mais les voitures qui montent soulèvent de ces nuages de poussières… Lorsque les flèches du balisage indiquent fort opportunément un changement de direction, je pousse un ouf de soulagement, car j’ai de la poussière jusque dans la bouche et sur les dents.
Direction l’abri de Pinateil, d’abord sur un sentier un peu étroit à flanc de montagne et au bord du ravin, puis une fois passé le torrent de la Lentilla, changement de décor, sentier plus large, en sous-bois, loin du ravin et avec quelques rares places de bivouac. L’abri de Pinateil porte bien son nom, car il ne peut être question d’autre chose : une cabane en bois vermoulue, couverte de tôles ondulées rouillées, posée dans un réduit de méchantes herbes folles et d’orties, en contrebas du sentier. Je profite toutefois du lieu et de l’heure avancée pour casser une petite croûte. Petite est bien le terme approprié, car je termine ici mes provisions « de jour ». Fini, plus rien d’autre à se mettre sous la dent que de la soupe, de la purée ou de la semoule désormais !... Toujours en sous-bois et peu avant d’arriver à la maison forestière de l’Estanyol (qui elle semble plus digne de recevoir pour la nuit, fontaine à côté), je rattrape l’autre randonneur des Pyrénées, vu pour la première fois au refuge de l’Orry. Pendant qu’il mange d’une tomate et d’une boite de maquereaux à l’huile et au vin blanc, avec du pain qu’il me propose de partager, on se raconte nos deux jours passés sans se voir. Je décline poliment la proposition alimentaire, à cause de ma stricte éducation, mais mon estomac se voyait pourtant bien approvisionné, lui ! Le « randonneur Tournesol » fait escale ce soir au refuge des Cortalets.
L’autre, s’est levé ce matin à 5h00, pour marcher à la frontale en direction du Pic du Canigou, d’où il a vu scintiller la mer à l’horizon, plein Est. Je l’admire car je n’en aurai pas le courage ! 300 et quelques mètres de dénivelé pour atteindre en sous-bois, le col de la Cirère où la vue se dégage alentour. Toujours pas de mer à l’horizon… Descente sur le refuge de Batère, qui doit être dirigé par la même famille ou équipe que celle des Cortalets, car l’Orangina y est aussi à 2,50 euros, alors qu’on n’est plus qu’à 1500 m d’altitude ! C’est également ici l’un des départs possibles pour l’ascension en 4x4.
La descente en direction d’Arles sur Tech se poursuit. Le soleil décline, les forces avec.
Arrivé bien plus loin à proximité d’une plantation de chaîne liège, je décide de passer la nuit ici. Ca fait vraiment «Sud», le chêne liège.
 
7h18 de marche effective
 
 

Date de création : 23/08/2008 @ 09:07
Dernière modification : 23/08/2008 @ 09:07
Catégorie : PYRENEES - GR10
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