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ALPES - GR5 - JOUR 56

56e jour – 17 août 2005

 
Sospel au col du Berceau
 
Le village de Sospel (3.000 habitants, 350 m) situé à une quinzaine de kilomètres seulement de Menton préfigure une porte de sortie honorable pour qui souhaiterait arrêter là la randonnée sur le gr52. Sympathique bourg disposant de toutes commodités (commerces, pharmacies, hébergements multiples, gare SNCF et services de cars, etc.) Sospel pourrait tenter plus d’un randonneur fatigué qui déciderait de mettre « pied à terre ». Malheureusement, tous les efforts passés, les milliers de mètres de dénivelé gravis avec peine et difficulté il y a quelques jours seulement auraient été bien vains. Après une sommaire déambulation dans les ruelles colorées et pittoresque du village, entre le Pont Vieux symbole de la ville et la très belle cathédrale Saint Michel et sa façade renaissance, la course intraitable du soleil oblige à bientôt partir pour la dernière journée de randonnée.     
Avant de quitter Sospel, le randonneur aura soin de remplir sa gourde juste à la sortie du Pont Vieux, où une fontaine à manivelle dispensera les dernières gouttes de fraîcheur. 13h15, 30°C.
Le balisage bien présent laisse peu de place à l’hésitation. Passage à côté de la gare ou un panneau routier indique la direction de Menton désormais si proche, puis élévation graduelle dans les dernières maisons et pavillons. Un large sentier carrossable maculé de gravillons et de poussière résiduelle lance à l’assaut des collines en des lacets tranquilles. Le panorama s’élargit sur la vallée, les villages environnants et les cultures en terrasse. 
Sans trop de fatigue, nous débouchons à la réserve d’eau des Pyramides (365 m). Il s’agit d’une citerne de 60m3 enterrée dans la colline, servant aux pompiers en cas d’incendie. Un gros cairn et une fontaine de belle apparence balisent les lieux. A l’automne 2003, depuis Menton j’avais dormi à quelques mètres en contrebas. Bivouac caillouteux et terrain cabossé, mais eau à profusion.
Il est à noter que cette fontaine et l’eau fraîche qu’elle prodigue sera la seule jusqu’à l’arrivée à Menton…
J’avais bien à l’époque trouvé une source sous le col du Berceau (vers Morga ?) grâce aux indications bienveillantes de promeneurs, mais la difficulté pour la localiser, le temps perdu pour la chercher dans les broussailles et le débit insignifiant, presque un goutte à goutte, doit inciter le randonneur à ici faire ses réserves pour le reste de la randonnée. 14h24, 40°C.
Dans le prolongement du sentier, au dessus du bois, se dégage le col du Razet. Impossible de se tromper. Compter une demi heure pour l’atteindre, ou plus, si vous décidez de paresser un peu dans l’ombre protectrice du bois (forêt de l’Albaréa) qui y mène de manière progressive et parfois accentuée.
Au col du Razet (1032 m), la vue se dégage et dans le lointain décolleté des collines apparaît enfin et pour la première fois Menton et la Méditerranée. Aucun doute possible, l’agglomération à cette distance est trop importante pour n’être qu’un village. Menton à portée de main !
Joie intense, satisfaction incommensurable au moment de presque « toucher mer » à l’instar d’un navigateur solitaire qui reviendrait au port après plusieurs semaines au grès des flots. Même si la distance séparant du niveau zéro demeure encore importante, on essaye tout de même de distinguer ici le sillage d’un bateau, là une église ou une place, heureux de découvrir enfin le but ultime de tant et tant de peines, de douleurs, de sacrifices et de joie.
 
Du col du Razet, il faut encore marcher, monter dans la garrigue aux senteurs de Provence, jusqu’au col de Trétore (1085 m), situé tout proche de la frontière avec l’Italie. En descendant vers la Méditerranée, sur la gauche, à quatre ou cinq cents mètres, c’est l’Italie partout. Quelques rares abreuvoirs jetés avec parcimonie sur l’itinéraire ne sauraient trop inviter le randonneur à puiser de l’eau. Peut-on parler d’eau pour un vague liquide tiède ou chaud, stagnant en plein soleil, de couleur jaunâtre ou marron et dont les couches inférieures sont tapissées de sédiments indéfinissables, amalgames peu engageants d’insectes en décomposition, de poussière, de feuilles ou de laine ?
De-ci de-là, au détour du sentier (gr52), un pan de mur en ruine ou parfois l’arête d’un toit mangé par les ronces témoignent de cabanes passées, vestiges antiques de pastoralisme. Dans la « prairie » de Morga, les ruines du vieux Castellar permettent de bifurquer vers ce village, pour sortir du gr52.
Un peu plus loin, nous passons devant une bergerie qui pourrait être celle de Pierre Leschiera, berger atypique, assassiné en 1991 par « on ne sait qui » du village de Castellar… Rien qu’à l’évocation de Castellar sur les panneaux d’orientation, je ressens une légitime amertume et aversion vis-à-vis de ce village où malgré deux procès retentissants les coupables sont toujours en liberté.  
 
Le gr52 reprend un peu d’altitude dans la garrigue, pénètre en sous bois pour atteindre le col du Berceau (1090 m). Il ne manque ici qu’un peu d’eau pour préfigurer le lieu de bivouac idéal : un vaste terrain plat, ombragé, au sol douillet pour le dos et les piquets de la tente. Ajoutez à cela le clou du spectacle, le panorama grandiose sur la ville de Menton et sa marina.
La Méditerranée est bien là, impossible désormais de l’ignorer. Il n’est que 17h48. Tout comme dans les Pyrénées, il serait extrêmement aisé de parcourir les derniers kilomètres pour aller ce soir dormir dans un lit, prendre une douche et manger à satiété. Mais plus que tout, je tiens à savourer pleinement la joie d’arriver, de toucher au but et préfère jouir du plaisir du haut de la montagne avec le panorama du col du Berceau, plutôt que de déjà rejoindre les trottoirs et pavés, la circulation et les voitures. Un temps d’adaptation minimal est de rigueur pour se réhabituer aux mouvances urbaines !
  
Durée effective de marche : 4h42

 

 

Date de création : 04/02/2009 @ 11:39
Dernière modification : 04/02/2009 @ 11:39
Catégorie : ALPES - GR5
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