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COMPOSTELLE - GR65 - JOUR 03
Jour 3 – 29 mars 2009 – chemin de Compostelle  
 
De Champagne à un bois après Mathy.
 
Plutôt mal dormi cette nuit sous la tente et sous l’averse discontinue, dans ce champ de Champagne. Les heures s’égrainent au crépitement lancinant des gouttes qui percutent le double toit. Tellement fatigué hier soir que je n’ai grignoté qu’une demi tablette de chocolat. Pas eu le courage de manger chaud. Cerise sur le gâteau, changement d’heure cette nuit et passage à l’heure d’été qui, vue des champs boueux de Champagne n’en a que le nom. Les petits veaux de la ferme d’à côté ont certainement bien mieux dormi que moi, dans leurs petits box de plastiques alignés, sur un lit de paille fraîche.
Pansement des deux premières ampoules et pliage de la tente sous la pluie fine et froide : que du bonheur.
22°C dans le duvet, 10°C sous la tente et environ pareil dehors mais avec un bon vent glacial revigorant. Le ciel demeure gris, bas et on aperçoit sur les hauteurs environnantes la neige fraîche tombée cette nuit. Pas très encourageant. Ce qui l’est plus est de savoir qu’aujourd’hui l’itinéraire est globalement au Sud ! Nous allons quitter les collines de Haute Savoie pour la plaine savoyarde.
De Champagne, le sentier passe dans des hameaux sans intérêt, dans des champs, des bois ou sur le bitume jusqu’à Designy atteint en environ une heure (12°C à 9h45). Devant le monument aux morts, un panneau indique des toilettes au coin de la mairie. On est au rez de chaussée de la mairie : des toilettes, des lavabos et dans un petit présentoir, des papiers hors d’âge tamponnés, destinés aux pèlerins. Le plus intéressant dans ce hall est le gros sac à pains tout chauds et dont la bonne odeur envahit le hall. Hum, je ne résiste pas à la tentation et prends un bon gros morceau de pain que je savourerai dans quelques instants, sur la route.
Arrive Otto, tout propret. Salutations. Il a dormi à Champagne également, mais dans de meilleures conditions que moi : lit, douche, chauffage et repas chaud : 30 euros. Il compte mettre trois mois pour aller à Compostelle, soit 90 jours. A 30 euros la nuit, cela nous fait le pèlerinage de Compostelle à 2.700 euros... l’aller simple. Carrément trop cher pour moi et surtout impensable. Otto est équipé d’un livret à couverture jaune, façon photocopies agrafées qui répertorie tous les accueils jacquaires sur l’itinéraire de Genève au Puy. Il s’agit du guide des chemins de Compostelle en Rhône-Alpes, édité par l’association des amis de Saint Jacques. Ce soir, il compte dormir à Chanaz, à plus de trente kilomètres de là. Trop loin et certainement trop cher pour moi ! J’essaye de dépenser le moins possible et le plus tard possible. Je suis néanmoins bien content et très satisfait d’avoir emporté mon gros duvet synthétique de 1,6 kilo. Poids non négligeable et encombrement maximum dans le sac à dos, mais gage de nuits chaudes ou du moins pas trop froides par cette saison qui hésite entre l’automne et l’hiver. En rando estivale je pars avec un duvet de 800 g, mais l’hiver c’est double ration !
La route goudronnée mène en une heure au hameau de Curty. Rien de spécial à signaler ? Si, une grosse truie noire asiatique déambule tranquillement dans l’unique rue du hameau en balayant joyeusement l’air de sa queue en tire-bouchon. Plus loin, c’est un bon banc en béton qui attend le pèlerin. Fontaine à quelques mètres. Un kilomètre de goudron encore, puis enfin un peu de sentier dans les bois qui donne à la balade un peu de sens. Loin en contrebas, apparaît une courbe du Rhône ainsi que les maisons de Seyssel. Cette localisation physique indéniable donne un peu de baume au cœur, car depuis hier, j’avais la désagréable sensation de tourner en rond dans les collines, entre deux hameaux identiques reliés entre eux par une route goudronnée désertique. Nous y voilà, on avance vraiment ! Au lieu dit « Prairod d’en haut », un groupe d’une vingtaine de sexagénaires s’entraîne à l’usage de la boussole, prend des azimuts. Deux d’entre eux m’abordent :
-          Vous allez à Compostelle ?
-         Oui enfin j’essaye. D’abord le Puy et si tout va bien, Hendaye.
-         Hendaye et après la voie du Nord ?
-         Non, Hendaye et après le train du retour !
-         Oui, ce n’est déjà pas si mal.
En désignant Otto qui arrive :
-          Lui est parti de Fribourg, et va vraiment à Compostelle.
Les deux sont allés à Compostelle par le Puy, par d’autres voies et veulent faire celle d’Arles.
Comme ils sont sympathiques, je leur donne un autocollant de l’association. Ils promettent de laisser un mot sur le site. Nous verrons bien ! En partant, ils me souhaitent bon courage en agitant malicieusement un porte-clefs carré aux couleurs du sentier.
Otto me rejoint au hameau des Vens. Nouveau papotage et il me répète qu’il a très bien dormi. Ce n’est hélas pas mon cas, car j’ai tourné et retourné dans le duvet une bonne partie de la nuit, à la recherche de la meilleure position pour éviter la motte de terre sous le fémur. Otto est jovial et me dit que je n’ai qu’à prendre un gîte pour aller mieux ! Humour suisse ? Même pas !
Le sentier en sous-bois protège de la bise qui chasse les nuages à vive allure. Une route goudronnée (D991) et au pont sur le Fier, nous changeons de département : Bonjour la Savoie.
A la sortie du pont, tout de suite à droite, la base de loisirs redonne un semblant de nature qui manque tant sur l’itinéraire, où on ne fait trop souvent que passer de hameaux minables en lieux-dits sans intérêt, le tout sur du goudron à plus de 80% du temps. Je suis trop habitué à la randonnée en montagne, les hauts cols, les paysages et les panoramas, l’immensité me manquent. Depuis le début de la rando, c’est plutôt « promenade dominicale dans les hameaux sur chemins vicinaux ».
Peu avant l’extrémité de la base de loisirs, un beau lapin de garenne traverse la route en trois bonds élancés. Quelques fanas d’oiseaux et d’observation ornithologiques sont là, à observer à la jumelle, dans un froid… de canard bien sûr.
La route se termine au barrage de Motz. Plus loin, un panneau indique « Le Puy en Velay à 290 km ».
Quelques hectomètres à cheminer le long du Rhône, puis passage en sous-bois jusqu’à Marrette. Le sentier continue dans la plaine au milieu des champs labourés ou attendant de l’être. D’innombrables zones de bivouac en perspective ! A l’entrée du hameau de Mathy, un abri pour pèlerins, fermé sur deux côtés accueille une table en bois, une fontaine et une poubelle. Un troisième pan de mur serait le bienvenu pour préserver le pèlerin harassé du vent dominant. Je m’arrête là deux bonnes heures, le temps de souffler, grignoter et déballer la tente que le vent persistant à tôt fait de sécher, promettant une nuit plus calme que celle du Titanic. J’avais envisagé au début de bivouaquer près de ce point d’eau à l’entrée du village. Mais dormir près des maisons n’a jamais été ma tasse de thé. Reposé et la tente séchée, je poursuis doucement en cette fin de journée, en longeant le cours tranquille du Rhône, le long d’une digue boisée densément. La température remonte, le baromètre aussi qui, durant la journée est passé de 902 à 920 Hpa, puis 973. Le beau temps revient à mesure que l’on descend vers le Sud. Je trouve un vaste coin d’herbe tendre truffé de taupinières, encadré par des arbres sur trois côtés qui protégeront du vent.
18h20, la tente est montée. Sans doute Otto est-il arrivé à son gîte avec douche chaude et lit douillet. Je lui souhaite. Mais jamais il ne connaîtra le plaisir de s’endormir en pleine nature avec le chant des oiseaux en guise de berceuse.
16°C sous la tente à 20h30.
Pas d’objectif particulier à atteindre demain ni les jours suivants.
Simplement gagner le département de l’Isère où j’ai géographiquement plus de repères et essayer d’atteindre le Puy en quinze jours depuis Genève. Demain, quatrième jour.
 
Durée effective de marche : 5h33  

Date de création : 11/06/2009 @ 23:22
Dernière modification : 11/06/2009 @ 23:25
Catégorie : COMPOSTELLE - GR65
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