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COMPOSTELLE - GR65 - JOUR 17
Jour 17 – 12 avril 2009 – chemin de Compostelle (+ 2 jours du Puy)
De Saint Privat d’Allier au Sauvage (gîte d’étape)
Parti à 8h10 du gîte de Saint Privat d’Allier sous une pluie fine, un crachin de rien du tout qui durera toute la journée. Pas encore trop motivé, pas plus que le baromètre qui jamais ne dépassera 882 Hpa. Le sentier monte dans les collines, tourne largement en sous-bois et descend tranquillement dans les petits hameaux. Il faut encore descendre et dégringoler un bon dénivelé total de 270 mètres pour atteindre Monistrol d’Allier situé en fond de vallée. Impossible de se tromper sur la localité, toutes les lignes électriques y mènent. De plus, à la hauteur de la gare, au dessus de laquelle nous arrivons, le nom de la commune est tatoué dans le gazon grâce à des pierres blanches. Pont métallique Eiffel tout de vert peint, conduite forcée et gros bourg avec nécessaire pour le randonneur. Peu de monde dans les rues en ce dimanche de Pâques bien morose. Montée accentuée vers la chapelle de la Madeleine, sise dans le rocher dominant la vallée et d’où le panorama doit être réjouissant les jours de ciel bleu. Par ici, le topo guide mentionne une « forte pente et main courante ». Rien vu d’autre qu’un bon escalier à barres de bois aménagé et bien balisé. Belle chapelle encastrée sous le rocher mais fermée à la visite. Encore un peu d’effort pour grimper sur le plateau et enquiller un à un les petits hameaux ou lieux-dits sans plus d’intérêt. Des maisons disséminées dans le brouillard de la lande. Le sentier est ici en global faux plat, un peu vallonné, dans la brume et sous la pluie. Le Vernet, Rognac et une longue approche sur Saugues. Gros bourg que voilà avec ses 2.500 habitants, tous commerces dont restaurants et pizzeria où l’envie me pousserait à aller me réchauffer un instant.
A la librairie sur la place, je découvre avec plaisir mes écussons et autocollants en vitrine. Le vent, le froid, et la transpiration qui glisse sur le dos me gèlent. Je commence déjà à être bien fatigué mais il faut bien continuer : quitte à avoir froid, autant continuer un peu plus doucement. Il faut se réchauffer, ralentir mais continuer d’avancer toujours. 8°C à 12h45. D’autres hameaux et le brouillard se lève peu à peu, laissant place à une pluie fine, toujours. Soit sur de petites routes goudronnées ou de larges pistes carrossables, le sentier amène tranquillement au hameau du Falzet (1134 m). Il est 16h00 et j’ai ben mérité une petite récompense pour cette belle journée de marche. Un casse-croûte dit « sandwich fraîcheur » et un chocolat chaud (8 euros) pris dans la grange feront l’affaire. Sans doute que la rusticité des lieux transportera de bonheur les pèlerins et randonneurs parisiens « prout prout » à la recherche d’authenticité paysanne. Trois ou quatre tables de jardin disposées au milieu des bottes de paille dans cette grande bâtisse de pierre trop largement ventilée et plongée dans l’obscurité devraient satisfaire le bobo en manque d’authenticité provinciale. Personnellement, j’aurai préféré un coin de cuisine propret avec un peu de lumière et de chaleur… La patronne sympa fait néanmoins sécher mon tee-shirt détrempé près de sa chaudière. Merci ! Je ne sais pas trop où je vais dormir ce soir. Vraiment pas envie de me cailler cette nuit. Marcher sous la pluie et dans le froid toute la journée passe encore, mais de là à prolonger la nuit durant… Chanaleilles ? Et au Sauvage ? Cette sympathique femme à l’accent du Gard téléphone pour moi au gîte du Sauvage, où il reste de la place. C’est encore à 2h15 de là… C’est tout de même une bonne trotte à cette heure là. La première partie jusqu’à Chazeaux (1152 m) fait du saute-mouton autour des collines.
Depuis ce matin avec l’humidité ambiante, chaque passage sous les lignes à haute tension provoque un grésillement typique. Au-delà de Chazeaux, il reste encore une bonne heure de marche plus accentuée encore, dans les collines, les bois et sur de sentiers humides et détrempés par la récente fonte des neiges. Pas évident d’avancer, la boue empêtre, on s’en fout partout, on n’avance qu’à pas comptés. En fin de journée, c’est pour le moins désagréable. Quelques belles montées pour terminer et sortir du bois et on découvre le vaste alpage et au loin (encore deux bons kilomètres), la fumée rassurante et réconfortante de l’immense corps de ferme du Sauvage. Les propriétaires reçoivent à l’accueil (suivre les petits panneaux !), c'est-à-dire dans leur cuisine, d’une vraie ferme antique, au sol en pavage de pierre et immense cheminée ouverte. Je m’assois un instant sur le banc tandis qu’ils terminent de souper, car je suis arrivé au bout de mes forces, avec un début de tremblote signe précurseur d’une petite hypoglycémie.
L’accueil est un peu rugueux mais le gîte tout à fait sympathique et chaleureux, réparti dans les ailes du corps de ferme compense largement.
11 euros la nuit, prix l’un des moins chers rencontrés. 19h30, j’ouvre la porte du gîte. Une quinzaine de pèlerins sont aussi attablés. Ils sont surpris de me voir arriver à une telle heure. J’entends même une femme dire :
- Oh, il est en tee-shirt par ce temps là…
Et un autre de reprendre :
- Tu viens d’où camarade à cette heure là ? Sauges, Saint Alban ?
- Non, de Saint Privat d’Allier.
Silence ébahit de l’assemblée. Apparemment, sans le vouloir, sans même le savoir j’ai effectué aujourd’hui deux étapes en une. Les plus rapides ou courageux d’entre eux étant partis de Saint Privat la veille. Mes voisins de lits bien que très sympathiques sont assez disparates.
Un est parti de Remiremont, marche depuis trente jours déjà. Commence à être fatigué. Un autre, retraité de Lorraine n’a jamais marché de sa vie. Il a décidé sur un coup de tête de faire Compostelle. Il est allé acheter son équipement et a dit à sa femme, je m’en vais ! Parti du Puy il a déjà ici des ampoules bien sûr et un début de tendinite ! J’essaye de lui expliquer qu’il faut néanmoins s’entraîner un peu avant de partir.
- Mais dit-il, chez moi tous les jours je promène mon chien sur six kilomètres…
Ben oui, mais quand on n’a jamais fait de dénivelé ni porté de sac à dos, le corps s’en ressent. Un autre est parti de Saint Etienne et je l’ai entre aperçu à la cathédrale du Puy.
Durée effective de marche : 9h30 – 37 kilomètres.
Date de création : 23/06/2009 @ 07:58 Réactions à cet article
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