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COMPOSTELLE - GR65 - JOUR 33
Jour 33 – 28 avril 2009 – chemin de Compostelle (+ 18 jours du Puy)  
 
De Condom à Eauze (gîte)
 
Parti du gîte de Condom à 7h25 avec Willy. Nous avons décidé, vu le temps, de prendre la route, sans évidemment marcher ensemble. Avec tout ce qu’il est tombé ces jours-ci, la route est mieux, un peu plus long, mais pas détrempée comme tous ces sentiers boueux et bien dégueulasses. La route n’a rien de palpitant pour autant. Néanmoins, les automobilistes sans doute habitués, font de larges écarts, même à vive allure ce qui est rassurant pour le randonneur lancé ainsi sur l’asphalte à bonne circulation. Le premier village important et le seul aussi est Montréal du Gers, distant de quinze kilomètres. Pour passer le temps, je compte les bornes kilométriques entre deux averses aussi soudaines que sommaires. Les deux premiers kilomètres, c’est de l’échauffement, le troisième rapproche du quatrième. Au cinquième, ça y est on est au tiers, en environ une heure. Et ainsi de suite à voir défiler lentement les kilomètres, je me fais l’effet d’un hamster dans sa roue géante qui trotte tant qu’il peut afin de faire avancer le grand compteur des kilomètres. Toujours est-il que quinze kilomètres sur le goudron c’est très long, même à contempler les arcs-en-ciel qui poussent à droite et à gauche. Paysages vallonnés de champs labourés, collines boisées et plantations de vignes d’Armagnac. Comme tous les autres, le village de Montréal du Gers ne se découvre qu’au dernier instant, au sortir d’un tournant. Petite astuce pour tenter de localiser facilement les villes ou villages dans le paysage : des châteaux d’eau et les relais de téléphonie disséminés sur les collines sont généralement situés proche des villes, qu’on ne distingue jamais, car toujours en fond de vallon. Situé sous les arcades de la place, l’office du tourisme est le point de passage obligé. Tampon jacquaire. Arrivent quatre ou cinq pèlerins partis de Périgueux et marchant depuis une bonne semaine. Montréal du Gers est le point de jonction entre la voie du Puy (GR65) et la voie de Vézelay (GR654). L’un des types est surpris que je fasse tamponner à l’office du tourisme et cela devient vite sujet à débat entre ses amis et lui.

Faut-il faire tamponner sa crédencial dans les offices du tourisme

ou seulement dans les gîtes où l’on dort ?

Sujet d’importance qui mériterait bien une heure d’émission chez Jean–Luc Delarue, adepte des débats futiles et des questionnements ineptes. Pour « oui » tapez 1, pour « non » tapez 2 ? Pour ma part, je fais tamponner où bon me semble, car ma crédencial n’est autre qu’un carnet de voyage de cinq bons centimètres épaisseur, papier chiffon recouvert de cuir. J’emporte ce carnet volumineux (680 grammes) dans toutes mes grandes randonnées et fais tamponner un peu partout en guise de souvenir. 58 tampons pour 39 jours de rando, sur le chemin de Compostelle. De fait, je ne suis pas limité par une petite crédencial malingre, disposant d’une unique case quotidienne pour tampon. Là, je comprends le dilemme de ce randonneur : faire tamponner à l’office du tourisme où à l’étape de ce soir ? Être ou ne pas être tamponné ici ? Question cruciale !!!
Visite rapide du petit musée situé dans une salle adjacente à l’office du tourisme et exposant différents vestiges locaux, comme des mosaïques, des poteries, des animaux préhistoriques ou des pointes de flèches. Je me serais volontiers attardé, mais l’endroit n’est manifestement pas chauffé car il y fait très froid. Direction la poste pour renvoyer la tente dont je ne me sers plus ainsi que quelques vagues objets ou vêtements pour un poids total de 2,880 kilos. Toujours appréciable lorsque la fatigue commence à se faire sentir graduellement au fil des jours.
Il était impossible de ne pas envoyer une carte postale de Montréal, à l’autre Montréal, le vrai, celui du Québec !
L’église de Montréal du Gers n’a rien de comparable avec l’oratoire Saint Joseph de Montréal Québec ! Pas particulièrement intéressante, sombre, froide et en travaux de restauration. Direction la sortie. Willy arrive juste à ce moment là. Le pauvre s’est perdu en cours de route, à vouloir prendre les petites routes vicinales afin d’éviter la D15. Moralité près de deux heures de retard sur moi. Il fait froid, le temps se couvre à nouveau. Je vais me mettre au chaud et manger sous les arcades. Plat du jour à 12 euros. Belle présentation, beau décor mais le menu ne m’a pas marqué outre mesure… Il pleut et pleut encore au moment de partir, à nouveau sur la route. Quinze nouveaux kilomètres sur le goudron, avec une pause rapide à Bretagne d’Armagnac, village sans intérêt. 12°C à 15h30. L’église est fermée. L’averse se fait plus humide, il pleut comme vache qui pisse et ça commence réellement à taper sur les nerfs, ces douches écossaises à répétition suivies de quelques secondes de soleil. On débouche sur Eauze à la dernière minute. Au niveau de la zone industrielle à l’entrée de la ville, c’est presque une averse de grêle qui s’abat sur moi, avec froideur, noirceur et violence. 16h00 à l’office du tourisme qui s’occupe du gîte municipal. 9 euros et code d’accès. J’arrive un peu énervé, mon caleçon est détrempé et je dois essorer le bermuda tant il est trempé sur moi. Accueil très professionnel et sympathique des hôtesses auxquelles, je demande à nouveau pardon pour mon humeur… Le gîte est à deux pas.
En ouvrant la porte du dortoir, je vois Willy en caleçon qui s’apprête à passer sous la douche. Il vient juste d’arriver, trempé aussi. Une dernière place reste libre à côté de son lit. Une fois de plus les choses sont bien faites !
-         Oooh David, beau temps auchourd’hui encore, hein ?!!!
Eclats de rire. Il y a un autre québécois ce soir au gîte. Un québécois de Québec, sexagénaire à barbe blanche. Le soir, je mange avec Willy. Il m’offre une soupe de vermicelle et des pâtes et je lui propose un peu de terrine de canard avec une petite bouteille de Monbazillac. Il est bon, quoiqu’un peu chaud. 13,5%. J’en offre également au québécois, en apéritif, car lui ne doit pas en boire tous les jours non plus, compte tenu des prix prohibitifs pratiqués par la SAQ (magasin d’état du Québec vendant l’alcool). On rigole bien avec Willy tous les soirs, car depuis le temps que nous nous voyons, une certaine complicité s’est installée. Lui attend avec impatience d’arriver à Navarrenx, car sa femme lui envoie là-bas un paquet en poste restante contenant une paire de chaussures de marche de rechange. Il fera de plus une journée repos là-bas. Ses chaussures sont mortes, la semelle est percée sur six bons centimètres et prend l’eau. Dans ces contrées malsaines où il ne cesse de pleuvoir sur des sentiers boueux, je comprends son impatience ! Tous les soirs il me répète à l’envie :
-         Bientôt Navarrenx David, les chauzures de ma femme là-bas !
-         Tes anciennes chaussures ont l’air de bonne qualité, c’est quelle marque ?
-         De la marque « no name » !
Eclats de rire général. De mon côté, j’abandonne progressivement l’idée d’aller jusqu’à Hendaye, de passer par les crêtes d’Iparla pour voir les vautours au long du gr10. Désormais je ne marche plus que pour atteindre les Pyrénées et la gare de Saint Jean Pied de Port.
Demain direction Nogaro par la route. Seulement 20 kilomètres. Pas beaucoup. Mais s’il pleut toute la journée… Les lumières sont éteintes dans le dortoir. Le sommeil vient progressivement et avec lui les premiers ronflements. Subrepticement Willy va jusqu’à son sac à dos et en revient triomphalement en exhibant à la pâle lueur de ma frontale ses boules Quiès. En montrant la paroi derrière laquelle dort le ronfleur, il mime de les mettre dans les oreilles… et aussi dans les narines, sait-on jamais.
On rigole encore un coup !  
 
Durée effective de marche : 5h55
 
 

Date de création : 03/07/2009 @ 10:22
Dernière modification : 03/07/2009 @ 10:24
Catégorie : COMPOSTELLE - GR65
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