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COMPOSTELLE - GR65 - JOUR 34
Jour 34 – 29 avril 2009 – chemin de Compostelle (+ 19 jours du Puy)
D’Eauze à un champ après Aire sur l’Adour (nuit à la belle étoile dans l’aire naturelle de quiétude)
Départ à 8h12 du gîte très agréable d’Eauze, pour une très longue journée de merde intégrale.
L’église sur la place est fermée, cadenassée pour travaux. Bon, ça commence bien. Le ciel tout gris s’obscurcit davantage, signe que l’averse est proche. J’ai décidé de faire l’intégral de la journée par la route. Willy aussi, mais en passant à nouveau par de petites routes secondaires, comme si sa péripétie d’hier ne lui avait pas suffit. Nous nous séparons à la sortie d’Eauze et plus jamais je ne le verrai. Grand dommage, il va me manquer. Je prends le D931 et m’aperçois bien vite qu’elle est très roulante et que les camions semblent en raffoler. Les gros poids lourds roulent vite et vous déportent avec l’effet de souffle. Un kilomètre après Eauze, bien naïf aussi sur l’état du sentier, je me résous à le prendre, pour y être bien plus tranquille. Malheureusement cette option est pire que mieux, car une bonne partie des 2h10 qui permettent de rejoindre l’inutile village de Manciet se passe soit sous les averses à répétition ou sur un chemin dégueulasse à souhait, dégoulinant de cette boue du Gers qui me sors par les yeux. Avant neuf heures du matin, en traversant un champ plat et banal, les chaussures sont submergées par un passage d’une dizaine de mètres noyé sous quinze centimètres d’eau. Les pieds seront trempés jusqu’au soir et je me fais l’impression d’être Patrick Duffy dans « l’homme de l’Atlantide » avec un début de pieds palmés… Jamais depuis le départ de Genève, je n’ai été aussi sale, boueux, maculé jusqu’aux cuisses et le bermuda coloré façon dalmatien.
Pause à Manciet. 10°C à 10h30. Transis, sale et fatigué de patauger sans avancer, de glisser au plat et de n’avoir aucun appui sur ces sentiers pleins de merde, je décide d’aller à Nogaro par la route, D931. Toujours aussi passante qu’au matin, les poids lourds s’y suivent en file indienne comme les pèlerins sur les sentiers boueux. A chacun son truc. Contourner Sainte Christie d’Armagnac et arriver à Nogaro à 12h25. Les averses se sont calmées pour un temps. Une demi heure de répit dans l’église, pour souffler au calme, enlever les chaussettes trempées et s’occuper des pieds esseulés. Jolis vitraux, notamment les quatre d’inspiration végétale, mais église trop sombre.
Je poursuis sur la D931 jusqu’au hameau supposé de Fortunet, où je reprends le sentier, bien bête que je suis. D’abord large allée ombragée, le sentier utilise quelques petites routes goudronnées jusqu’aux abords de Lanne Soubiran puis très vite la merde reprend ses droits, avec des sentiers tellement boueux qu’on les dirait faits spécialement pour les catcheuses américaines.
Ils ont aussi droit en retour à un peu d’aménagement minimal. Tourne et vire dans les bois, dans les champs, dans la merde souvent et sous l’averse parfois jusqu’à un hameau plus gros que les autres. J’interroge un habitant :
- Ici vous êtes à Lelin Lapujolle, vous ne trouverez pas de gîte avant Aire sur l’Adour à 12 kilomètres !
Il est déjà 16h15, encore douze bornes à se taper par ce temps-là, je vais arriver sur les rotules. Je rassemble encore un peu de forces, du courage et poursuis jusqu'à atteindre la petite voie ferrée perpendiculaire au sentier. Facile ici de se localiser sur la carte. On la remonte par la droite toujours dans la même direction rectiligne et dans les mêmes conditions dégueulasses sur environ trois longs kilomètres avant de s’approcher lentement de Barcelonne du Gers, puis d’Aire sur l’Adour encore distant de cinq kilomètres. L’allure ralentit, le pas se fait de plus en plus hasardeux sur ces chemins glissants, même au plat. Je fatigue et traîne la patte pour arriver péniblement à Aire sur l’Adour.
CENSURE
il est 19 heures.
CENSURE
Enfin, cette petite surprise de fin de journée me permet de marcher encore quarante-cinq minutes supplémentaires. Je demande de l’eau chez un gentil monsieur accueillant (c’est pourtant pas difficile), comme quoi ça existe. Il m’apporte un gobelet d’eau fraîche, le temps d’aller remplir mes bouteilles. Merci à lui.
Je poursuis jusqu’à atteindre un vaste étang, à l’extrémité duquel se trouve une aire naturelle de quiétude destinée aux oiseaux. Le terrain est vaguement plat. Il est 19h43, la plaisanterie a assez duré depuis ce matin, au départ d’Eauze. Basta ! J’étends ma couverture de survie à même le sol, pose mon matelas et duvet dessus et m’allonge à la belle étoile. Cela fait bien vingt ans que je n’ai plus dormi à la belle étoile et cette expérience ne me manquait absolument pas. Pourvu qu’il ne pleuve pas dans la nuit. 12°C dans le champ à 21h40. Je regrette amèrement ma tente…
Durée effective de marche : 10h19
Date de création : 03/07/2009 @ 12:27 Réactions à cet article
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