Jour 4 - 11 octobre 2009 - P’tit train du Nord - Route verte #2 - Laurentides - Québec
Du km 120 au km 91 (Mont Tremblant, auberge de Jeunesse).
La nuit a été plutôt bonne, bien au chaud emmitouflé dans les polaires, bonnet compris. Le sac de bouffe est posé sur la table extérieure, au cas où un ours rôderait par ici... Coincé à gauche par la rivière et à droite par la route, l’assaillant plantigrade aura du mal à passer. Enfin la nuit a été calme, bercée par le vrombissement de voitures et le murmure de l’eau. Petit vent frais ce matin à l’heure du départ vers 8h35, avec pas un seul degré positif au thermomètre. Les feuilles au sol, trempées d’humidité semblent figées. Le givre fait son apparition.
La route du « P’tit train du Nord » se poursuit sans aucune possibilité de se perdre ! Souvent encadrée par de larges portions boisées, la piste cyclable est parfois étouffée sous la végétation et le seul point de mire à l’horizon reste le bout du chemin, à plusieurs kilomètres parfois. Il ne faudrait pas surprendre un ours par ici, je ne serai pas très fier. Et surtout je ne saurai trop comment réagir. Certes on connaît tous les consignes usuelles mais serait-on capable de les appliquer à la lettre ? Dans un marigot voisin, un héron démène à mon approche.
Le guide touristique mentionnait bien le pont couvert sur la rivière Macaza. Je pensais qu’on passait dessous, ben non. Tout juste le voit-on d’un peu loin, entre les branchages et les lignes électriques. Petite déception. Un écureuil ou deux agrémentent les longs kilomètres, au milieu des paysages semblant immuablement identiques. De loin en loin, la piste cyclable longe la route, séparée au mieux par un cordon d’arbres. Dernière ligne droite avant l’arrivée à la gare de Labelle, tendue de fanions multicolores. A deux pas une locomotive d’époque trône sur une portion de rail, souvenir encore récent de l’histoire du Québec. Le vent souffle de plus belle. Les drapeaux internationaux claquent dans le ciel encore bleu. Je vais me réchauffer au café de la gare, en m’asseyant derrière la fenêtre illuminée de soleil. La température remonte subitement à 24°C ! Que c’est bon ! Un Pepsi : 2 $ CAN. C’est le dernier jour avant la fermeture. Le patron, bon sexagénaire est un belge qui vit au Québec depuis vingt ans. Il en a assez et veut aller tenter l’aventure plus au Sud, au Costa Rica où « l’hiver est moins rude » !!!
13h50, arrivée enfin au km 100, après qu’une fermière élevant des moutons m’ait encore dit de me méfier des ours qui sont nombreux par ici cette année. Elle précise également que les randonneurs ne sont pas légion sur la piste et qu’elle doit en voir passer huit ou dix par an seulement. Derrière elle et son grand pâturage, une première et belle colline qui ici doit porter le nom de montagne ?!!!
Le km 100 qui marque la mi-parcours entre Mont Laurier et Saint Jérôme n’a rien d’extraordinaire. Un panneau comme un autre, au milieu de nulle part. On aurait aimé y trouver au moins un banc. Le temps se couvre subitement, passant à l’orage. Pour arriver à La Conception, c’est tout droit ! Deux toilettes et un abri sommaire de l’autre côté de la route. Là, les premiers mini flocons de neige se mettent à tomber pour matérialiser s’il en était encore besoin la fin de l’automne. Après quelques intersections avec une route, des panneaux annoncent la présence possible d’ours. Ils sont sensés être noirs encore. Du moment qu’il n’y a pas d’ours polaires dans les parages, tout va bien ! Je n’ai rien vu heureusement, excepté ces crottes conséquentes sur la piste qui ne laissent aucun doute sur leurs auteurs. On ne va pas tarder en chemin, d’autant que je suis le seul randonneur à la ronde. Tout le monde fait le « P’tit train du Nord » à vélo, c’est bien moins fatiguant et plus rapide ! Je le saurai pour la prochaine fois. Km 94 et son lac du sommet dont le panneau indique fièrement l’altitude phénoménale de 234 mètres. Encore un kilomètre ou deux avant d’atteindre les premières maisons bordant le lac Mercier, le lac du village de Mont Tremblant. Très beaux chalets de bois avec embarcadère privatif et vue panoramique sur le lac. Même si le temps n’est pas de la partie, l’endroit semble agréable et enchanteur avec un brin de soleil.
La gare de Mont Tremblant se situe à proximité de l’église blanche, point de mire au bout du lac, depuis plusieurs dizaines de minutes de marche. Je m’informe sur l’auberge de jeunesse et m’y rends sans plus tarder. Elle se situe dans la rue montant à gauche, derrière la gare, hors de la piste cyclable, à environ un bon kilomètre, non loin du lac Moore. Cette dernière marche donne à voir les différents types d’architecture de ce charmant village.
37,95 $ la nuit en dortoir avec petit déjeuner, soit environ 25 euros.
Un peu de chaleur et une bonne douche avant de rentrer demain. J’aurai aimé poursuivre en direction de Saint Jérôme, mais la monotonie des lignes droites et le froid de plus en plus piquant obligent à un peu de réalisme.
CONCLUSION :
A pieds, la balade manque de charme et s’éternise, tant les points d’intérêts sont éparpillés et modestes; et les lignes droites interminables et multiples.
Néanmoins l’automne bien qu’un peu frais et humide, offre de splendides couleurs au milieu desquelles randonner en pleine nature.
Par contre, aux beaux jours et à vélo, ce doit être un réel bonheur.
Je ne dis pas non. Une autre fois, sait-on jamais ?!!!
Animaux rencontrés :
Chevreuil, castor, écureuil, serpent, héron.
Total kilomètres parcourus :
Mont Laurier à Mont Tremblant : 109 km en 3,5 jours.
Moyenne jour : 27,25 km.